Le 8 novembre dernier, alors que le président de la République s’apprêtait à conditionner le maintien du passe sanitaire à une troisième dose de vaccin, Brigitte Macron déjeunait en compagnie de six médecins, dont deux sont très appréciés du mouvement antivax.
Une nouvelle illustration du « et en même temps » ?
C’est un tweet anodin, logiquement passé inaperçu : « Alors que la médecine générale devrait être au cœur de la prise en charge des patients, celle-ci a trop souvent été shuntée. Nous avons défendu le soin et la prise en charge précoce et personnalisée au cours de cette rencontre à l’Élysée. » Ces mots sont ceux du docteur Guillaume Barucq, qui a été reçu, lundi 8 novembre, au palais présidentiel par Brigitte Macron avec cinq de ses confrères, le temps d’un déjeuner. Or, Barucq, généraliste à Biarritz où il est conseiller municipal, n’est pas n’importe quel médecin.
S’il justifiait dans le quotidien Sud Ouest son refus de se faire vacciner par des « contre-indications » qui ne « figurent pas dans la liste officielle » – assurant au passage avoir lui-même « participé activement à la campagne de vaccination », force est de constater que ses prises de position l’incluent dans le camp des adversaires de la politique sanitaire gouvernementale : à longueur de tweets, cet adepte de la « Surf thérapie » attaque le « dogme du passe sanitaire », écrivant le 6 septembre dernier une lettre ouverte au ministre de la Santé pour dénoncer l’obligation vaccinale des soignants. Sur le vaccin lui-même, le propos rejoint celui des « anti » : « On manque de recul, à la fois sur son efficacité vis-à-vis de la transmission du virus, mais aussi sur ses potentiels effets », déclarait-il à France 3 Nouvelle Aquitaine. Précisons qu’en 2018, Barucq s’opposait à l’administration obligatoire de onze vaccins aux nouveau-nés.
CONTRIBUTEUR DU SITE « BAS LES MASQUES »
D’après la revue médicale Le Généraliste, Barucq était accompagné à l’Élysée d’un urgentiste, d’un spécialiste de santé publique et de trois autres généralistes, dont le docteur Fabien Quedeville, ancien président du syndicat des jeunes médecins, qui fait également figure de héraut des antivax : à l’origine en janvier 2021 du hashtag viral « #jenemeconfineraipas », il contribue, avec le professeur Jean-François Toussaint ou le sociologue Laurent Mucchieli au site « Bas les masques », lancé fin novembre 2020 (ainsi qu’à la chaîne Youtube éponyme fermée depuis par la plateforme), où défilent des figures du mouvement, comme Louis Fouché, Christian Perronne ou l’ufologue Silvano Trotta.