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L'OTAN JUSQU'A JUSQU'A QUAND ?(Le Monde Diplomatique)

30 Mai 2022 , Rédigé par michelle

Le Monde diplomatique

Quand la Russie rêvait d’Europe
Au sortir de la guerre froide, les Russes voyaient leur avenir dans une Europe réconciliée et dotée de mécanismes de sécurité communs.
En portant le glaive de l’Alliance atlantique jusqu’à leur porte, les Occidentaux ont pris le risque d’une réaction nationaliste.
Le Monde Diplomatique - Mai 2022

Le Monde diplomatique
Retour sur une promesse (orale) avec Hélène Richard (Le Monde Diplomatique mai 2022)
Les Occidentaux ont-ils promis à la Russie que l’OTAN ne s’étendrait pas vers l’Est ?
En déclarant la guerre à Kiev, Moscou croyait pouvoir forcer les Occidentaux à entendre les griefs formulés depuis l’éclatement de l’URSS. Parmi eux, l’expansion du pacte atlantique vers ses frontières. L’agression russe provoque l’effet inverse : l’OTAN est de retour. Et se prépare à accueillir la Suède et la Finlande. La trahison dénoncée à de multiples reprises par Vladimir Poutine est toutefois avérée.
Le Monde diplomatique
...dès le lendemain de la victoire sur le nazisme. La « peur du rouge » conduit le camp occidental mené par les États-Unis à se réunir au sein de l’Alliance atlantique et à créer un organisation militaire commune. Après avoir essayé de temporiser, l’Union soviétique met sur pied le pacte de Varsovie.
 
...Forts de leur victoire à l’issue de la guerre froide, les États-Unis en ont profité pour refonder l’OTAN en machine de guerre mondiale, se passant parfois de l’avis du Conseil de sécurité de l’ONU. Comme en Serbie. Puis ils s’en sont servis au Kosovo mais aussi en Afghanistan ou en Libye, élargissant ainsi le périmètre de ses interventions.
 
...La fin du pacte de Varsovie aurait dû conduire à la dissolution de son pendant atlantique. Au lieu de cela, Washington a poussé à l’élargissement de l’OTAN vers l’est et à l’extension de ses missions – de la lutte antiterroriste à l’endiguement de la Chine. En Europe, cette politique a tué l’espoir de forger une nouvelle architecture de sécurité, attisant les rancœurs russes. N’a-t-on pas alors raté l’occasion de prévenir la guerre en Ukraine ?
 
...Le général de Gaulle a longtemps incarné l’attachement de la France à une forme d’indépendance sur la scène internationale. Si cette spécificité s’est perdue dans les limbes, s’en souvenir demeure utile. Alors que l’élargissement de l’OTAN a contribué à dégrader les rapports avec un voisin russe qui menace aujourd’hui la sécurité européenne, le temps est (re)venu de s’interroger sur le rôle de l’Organisation et même sur sa pérennité.
Le Monde diplomatique
Traumatisés par l’horreur de la seconde guerre mondiale, les pays européens sont au sortir du conflit à la recherche d’une protection sécuritaire. Les États-Unis se sont empressés de la leur apporter. En pleine guerre froide et alors que s’abat une vague anticommuniste, Washington prend la haute main sur l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et son commandement militaire intégré.
 
A peine les canons sont-ils rangés et le nazisme défait, grâce aux combats conjoints des armées britanniques, américaines, soviétiques et des mouvements de résistance européens, que la division entre blocs capitaliste et communiste reprenait sa place. L’Union soviétique est pourtant dévastée tandis que la plupart des pays européens sont exsangues.
 
Seuls les États-Unis, malgré les pertes humaines, sortent renforcés du conflit : ils ont montré leur hégémonie militaire, en faisant exploser à Nagasaki et à Hiroshima, au Japon, les seules bombes atomiques jamais utilisées au monde ; ils ont conforté leur force économique en lançant le plan Marshall qui a le mérite d’imposer leurs normes tout en aidant l’Europe à se relever.

De Gaulle et la défense française

Dans un discours prononcé le 3 novembre 1959 devant les élèves du Centre des hautes études militaires, le président de la République Charles de Gaulle expliquait la position de la France à l’égard des projets d’intégration atlantique.

«Il faut que la défense de la France soit française. C’est une nécessité qui n’a pas toujours été très familière au cours de ces dernières années. Je le sais. Il est indispensable qu’elle le devienne. Un pays comme la France, s’il lui arrive de faire la guerre, il faut que ce soit sa guerre. Il faut que son effort soit son effort. S’il en était autrement, notre pays serait en contradiction avec tout ce qu’il est depuis ses origines, avec son rôle, avec l’estime qu’il a de lui-même, avec son âme. Naturellement, la défense française serait, le cas échéant, conjuguée avec celle d’autres pays. Cela est dans la nature des choses. Mais il est indispensable qu’elle nous soit propre, que la France se défende par elle-même, pour elle-même et à sa façon.

S’il devait en être autrement, si l’on admettait pour longtemps que la défense de la France cessât d’être dans le cadre national et qu’elle se confondît, ou se fondît avec autre chose, il ne serait pas possible de maintenir chez nous un État. Le gouvernement a pour raison d’être, à toute époque, l’intégrité du territoire. C’est de là qu’il procède. En France, en particulier, tous nos régimes sont venus de là. (…)

Quant au commandement militaire, qui doit avoir la responsabilité incomparable de commander sur les champs de bataille, c’est-à-dire d’y répondre du destin du pays, s’il cessait de porter cet honneur et cette charge, s’il n’était plus qu’un élément dans une hiérarchie qui ne serait pas la nôtre, c’en serait fait rapidement de son autorité, de sa dignité, de son prestige devant la nation, et par conséquent devant les armées.

C’est pourquoi la conception d’une guerre et même celle d’une bataille dans lesquelles la France ne serait plus elle-même et n’agirait plus pour son compte avec sa part bien à elle et suivant ce qu’elle veut, cette conception ne peut être admise. Le système qu’on a appelé “intégration” et qui a été inauguré et même, dans une certaine mesure, pratiqué après les grandes épreuves [de la seconde guerre mondiale] que nous avions traversées, alors qu’on pouvait croire que le monde libre était placé devant une menace [soviétique] imminente et illimitée [de type nucléaire] et que nous n’avions pas encore recouvré notre personnalité nationale, ce système de l’intégration a vécu.

Il va de soi, évidemment, que notre défense, la mise sur pied de nos moyens, la conception de la conduite de la guerre, doivent être pour nous combinées avec ce qui est dans d’autres pays. Notre stratégie doit être conjuguée avec la stratégie des autres. Sur les champs de bataille, il est infiniment probable que nous nous trouverions côte à côte avec des alliés. Mais que chacun ait sa part à lui. »

Le Monde diplomatique

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LISTE OFFICIELLE DE TOUS LES CANDIDATS

28 Mai 2022 , Rédigé par michelle

FAITES COMME MOI. CLIQUEZ SUR LE TABLEAU A DROITE

ET VOUS AUREZ LE DEROULE DE TOUS LES CANDIDATS

Département
Député sortant
et son groupe parlementaire
Candidatures  
AIN
1re circonscription
Xavier Breton
Les Républicains
 
ENSEMBLE
LO
LR
RN
DLF
REC.
ÉCOL.
NUPES
 
  • LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE-ENSEMBLE
     : Vincent GUILLERMIN
  • LUTTE OUVRIÈRE
     : Éric LAHY
  • LES RÉPUBLICAINS
     : Xavier BRETON (député sortant)
  • RASSEMBLEMENT NATIONAL
     : Brigitte PIROUX GIANNOTTI
  • DEBOUT LA FRANCE
     : Michael MENDES
  • RECONQUÊTE !
     : Julien BELLON
  • DIVERS ÉCOLOGISTES
     : Eliane ARMENJON
  • PARTI SOCIALISTE-NUPES
     : Sébastien GUÉRAUD
AIN
2e circonscription
Charles de la Verpillère
Les Républicains
 
NUPES
ENSEMBLE
LO
MDR
LR
REC.
DIV.
ANIM.
RN
PAT.
 
  • EUROPE ECOLOGIE-LES VERTS-NUPES
     : Lumir LAPRAY
  • MODEM-ENSEMBLE
     : Romain DAUBIÉ
  • LUTTE OUVRIÈRE
     : Vincent GOUTAGNY
  • MOUVEMENT DE LA RURALITÉ
     : Denis BARATAY
  • LES RÉPUBLICAINS
     : Alexandre NANCHI
  • RECONQUÊTE !
     : Alexandre COSTA
  • DIVERS
     : Colin MARTET
  • PARTI ANIMALISTE
     : Thomas IGLÉSIS
  • RASSEMBLEMENT NATIONAL
     : Olivier EYRAUD
  • LES PATRIOTES
     : Delphine CARRIER
AIN
3e circonscription
Olga Givernet
La République en marche
 
REC.
DLF
ENSEMBLE
DIV.
RN
NUPES
LR
ÉCOL.
DIV.
LO
ANIM.
PIRATE
 
  • RECONQUÊTE !
     : Karine DUBARRY
  • DEBOUT LA FRANCE
     : Thierry VERGNAS
  • LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE-ENSEMBLE
     : Olga GIVERNET (députée sortante)
  • DIVERS
     : Maxence FERTE
  • RASSEMBLEMENT NATIONAL
     : Frédéric FRANCK
  • LA FRANCE INSOUMISE-NUPES
     : Christian JOLIE
  • LES RÉPUBLICAINS
     : Véronique BAUDE
  • DIVERS ÉCOLOGISTES
     : Jean-Loup KASTLER
  • DIVERS
     : Fulgence KOUASSI
  • LUTTE OUVRIÈRE
     : Cécile MAISONNETTE
  • PARTI ANIMALISTE
     : Marine MORVAN LEMBERT
  • PARTI PIRATE
     : Frank BISETTI
AIN
4e circonscription
Stéphane Trompille
La République en marche
 
PRG
NUPES
REC.
DIV. D.
ENSEMBLE
DLF
LRM DIS.
LR
PIRATE
ÉCOL.
RN
LO
 
  • PARTI RADICAL DE GAUCHE
     : Ali BENMEDJAHED
  • LA FRANCE INSOUMISE-NUPES
     : Philippe LERDA
  • RECONQUÊTE !
     : Benoît DE BOYSSON
  • DIVERS DROITE
     : Sacha FORCA
  • LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE-ENSEMBLE
     : Isabelle SEGUIN
  • DEBOUT LA FRANCE
     : Annick VEILLEROT
  • DISSIDENT LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE
     : Stéphane TROMPILLE (député sortant)
  • LES RÉPUBLICAINS
     : Aurane REIHANIAN
  • PARTI PIRATE
     : Alban DEFRASNE
  • DIVERS ÉCOLOGISTES
     : Nicolas FAVRE
  • RASSEMBLEMENT NATIONAL
     : Jérôme BUISSON
  • LUTTE OUVRIÈRE
     : Sylvain COUSSON
AIN
5e circonscription
Damien Abad
Les Républicains
 
REC.
PAT.
DIV.
DIV. D.
NUPES
DIV. D.
RN
LO
DIV. G.
LR
 
  • RECONQUÊTE !
     : Philippe TOURNIER-BILLON
  • LES PATRIOTES
     : Grégory FABRIS
  • DIVERS
     : Celil YILMAZ
  • DIVERS DROITE
     : Damien ABAD (député sortant)
  • LA FRANCE INSOUMISE-NUPES
     : Florence PISANI
  • DIVERS DROITE
     : Stéphanie PARIS
  • RASSEMBLEMENT NATIONAL
     : Joëlle NAMBOTIN
  • LUTTE OUVRIÈRE
     : Sylvie CROZET
  • DIVERS GAUCHE
     : Jean-Michel BOULMÉ
  • LES RÉPUBLICAINS
     : Julien MARTINEZ
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LEGISLATIVES :CANDIDATS DE LA NUPES CONTRE MINISTRES DE LA MACRONIE

23 Mai 2022 , Rédigé par michelle

Ces candidats de la NUPES qui affronteront les « grands noms » de la Macronie. Alors que Macron vient d’annoncer que ministres qui perdront devront démissionner, une liste des duels les plus intéressants, accompagnée des scores des deux camps à la présidentielle

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NUPES...NUPES...NUPES .. UNE ALLIANCE DE CIRCONSTANCE A NE PAS NEGLIGER

23 Mai 2022 , Rédigé par michelle

🌳🐝🦆 La Loire, ce fleuve si beau, si sauvage…
C’est aussi pour cela que je suis candidat Député, pour préserver l’environnement, les espaces naturels où vivent des milliers d’espèces animales et végétales. Préserver pour leurs droit à exister, préserver pour les générations futures, pour leurs permettent eux aussi d’assister au miracle de la vie.
>>Appliquer la règle verte par une planification écologique citoyenne
➡️ Inscrire dans la Constitution la règle verte, qui impose de ne pas prendre plus à la nature que ce qu’elle peut reconstituer, notamment en reconnaissant un statut juridique pour la nature (possibilité de la défendre en justice, prise en compte dans les décisions…)
➡️ Engager une planification écologique démocratique pour mettre en œuvre la règle verte, en partant du local et en s’appuyant sur la participation des citoyens, des syndicats, des associations, des collectivités et des branches professionnelles
➡️ Créer un Conseil à la planification écologique qui supervise, organise et met en œuvre le plan, en impliquant également les banques et les entreprises. Ce plan est construit avec les citoyens, les syndicats, les associations, les collectivités et les branches professionnelles, en s’appuyant sur des instances permanentes pour évaluer les besoins locaux en emplois, formation et investissements
➡️ Créer une Agence pour la relocalisation dépendant du Conseil à la planification écologique, chargée de recenser les secteurs industriels indispensables sur le plan social et environnemental, et d’établir un plan de relocalisation adapté à chaque filière ou production stratégique identifiée
>>Permettre l’égalité des populations par les services publics
➡️ Garantir l’accès à tous les services publics essentiels (école, gare, hôpital, bureau de poste…) et à des équipements sportifs et culturels à moins de quinze à trente minutes (en voiture ou en transports collectifs) de tout lieu d’habitation
➡️ Planifier l’installation de commerces de proximité avec les communes, notamment en soutenant financièrement l’installation de commerces de première nécessité et d’artisans
➡️ Soutenir le tissu associatif local en maintenant les subventions, en généralisant les conventions pluriannuelles et en sortant de la logique des appels à projets
➡️ Organiser des états généraux des quartiers populaires et des états généraux des espaces ruraux pour construire une véritable égalité territoriale notamment dans les services publics
>>Réorganiser l’État et les collectivités territoriales au service de la planification écologique
➡️ Impliquer pleinement les communes et les collectivités dans les décisions et la mise en œuvre des investissements de la planification écologique, permettre leur libre association
➡️ Renforcer les moyens des collectivités en augmentant les dotations, en assurant leur pérennité et leur dynamisme dans le temps et en garantissant une compensation intégrale des compétences déjà transférées
➡️ Réformer les dotations et la fiscalité locale pour la rendre plus juste, en augmentant en particulier les moyens pour les collectivités qui concentrent les inégalités sociales et environnementales (quartiers populaires, zones rurales, Outre-mer…)
➡️ Organiser une conférence sur l’organisation des collectivités territoriales et la décentralisation chargée de faire une proposition de simplification et de clarification du rôle de chaque échelon

Michel Larive
Personnalité politique
 
Envoyer un message
 
Avec mon équipe de campagne, nous avons organisé une grande opération hier après-midi pour distribuer mon bilan de mandat dans les boîtes aux lettres de Saint-Girons et de Pamiers.
Cette action a mobilisé des militant.es issu.es des différentes composantes de la #Nupes : LFI, PCF, EELV, Génération.s et PS.
Ont participé notamment Daniel Cabot, secrétaire de la section PCF de Saint-Girons et Bernard Martinage Ecologiste, référent local EELV.
Plus de 3000 livrets-bilan ont été diffusés.
Bravo et merci à toutes celles et ceux qui ont répondu à l'appel !

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MONDE DIPLOMATIQUE / on s'arrête, on réfléchit (mai 2022)

23 Mai 2022 , Rédigé par michelle

Intellectuels en treillis...
 
Si tous les dirigeants politiques cherchent à justifier leurs interventions militaires auprès de leurs populations, cette opération prend dans les démocraties occidentales une forme particulière imposée par l’emprise des médias. Faire de la guerre une « juste cause », diaboliser l’ennemi, héroïser les alliés, précipiter les décisions, tel est le rôle imparti aux experts et intellectuels.
Dimanche 1er avril 2018. La guerre civile fait rage en Libye depuis le renversement et l’assassinat de Mouammar Kadhafi. En tournée de promotion pour son livre La Guerre sans l’aimer, Bernard-Henri Lévy s’exprime ce jour-là sur France Inter à propos de l’intervention occidentale : « Tant mieux si j’y suis pour quelque chose. » Le propos traduit la triple ambiguïté de son auteur : belliciste mais pas combattant ; propagandiste de l’interventionnisme occidental dans des « guerres justes » même si le remède s’avère pire que le mal ; imperméable à la critique au point qu’on pourrait parler d’« intellectuel Tefal », sur lequel les démentis glissent sans accrocher. Par sa longévité et sa surface médiatique, « BHL » n’est pourtant que la partie la plus visible d’une nébuleuse de penseurs néoconservateurs, d’experts, d’universitaires, d’humanitaires, de personnalités politiques, de militants associatifs, de journalistes et, plus récemment, de militaires en retraite qui remplissent dans les médias un rôle-clé dans le déclenchement des conflits contemporains
Choisir la guerre qu’il convient de mener, désigner le méchant, interpeller le politique pour dénoncer l’inaction occidentale, démontrer la « justesse » de certaines causes tout en ignorant leur dimension stratégique. Ce complexe militaro-intellectuel a pris une place grandissante dans l’orientation des politiques de défense depuis une trentaine d’années.... Légitimer certaines guerres, ignorer les autres
Aucune description de photo disponible.
Réélection du président Macron
Le triomphe du cynisme
Le résultat des élections législatives des 12 et 19 juin prochains précisera l’ampleur du mandat du président Emmanuel Macron et les contours de son programme. L’épuisement du système politique français ainsi que son absence criante de représentativité ajoutent au désenchantement général, alors que s’accroît le mécontentement social.
par Serge Halimi
La réélection de M. Emmanuel Macron conclut un duel qu’une majorité écrasante d’électeurs espérait éviter. Elle annonce un nouveau quinquennat sans élan et sans espérance. Le président sortant se trouve reconduit par défaut alors que la plupart des Français estiment que son bilan est mauvais (56 %), que depuis cinq ans la situation du pays s’est dégradée (69 %), que son programme est dangereux (51 %) et qu’il sert surtout les intérêts des privilégiés (72 %). C’est donc uniquement par rejet de l’extrême droite que des millions d’électeurs de gauche se sont résignés à voter pour un président contre lequel certains sont déjà prêts à descendre dans la rue. Les occasions ne vont pas leur manquer : baisse du pouvoir d’achat, relèvement de l’âge de la retraite, inaction climatique, augmentation des taux d’intérêt, dispositif punitif contre les chômeurs.
extrait LE MONDE DIPLOMATIQUE MAI 2022

Les déchets nucléaires en France

Jean-Luc MELENCHON pose le problème depuis longtemps
Les anti-nucléaire, comme Jean-Luc Mélenchon, insistent sur ce point : le principal danger des centrales reste, quoi qu’il arrive, la radioactivité des déchets. Or, les capacités de stockage vont arriver à saturation en France d’ici 2030… (Europe 1)
Des colis létaux pour les générations futures
 
Face au défi climatique, beaucoup voient dans l’énergie nucléaire une martingale pour la France. Outre les questions de risques et de rentabilité à long terme, ce mode de production d’électricité génère quantité de déchets fort dangereux dont on ne sait toujours pas quoi faire durablement. Présenté comme une solution pérenne, l’enfouissement en profondeur comporte de nombreuses incertitudes.
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Déchets radioactifs, angle mort de la relance du nucléaire
Enfouir, désenfouir, et toujours différer
Seul site français d’enfouissement en profondeur de déchets, les mines de potasse d’Alsace hébergent depuis vingt ans des déchets ultimes toxiques et potentiellement dangereux pour la nappe phréatique, contrairement aux garanties données à l’origine. Pis : l’État s’était engagé à une réversibilité à laquelle il fait tout pour échapper aujourd’hui.....
Toxiques pour des millions d’années
Ces déchets nucléaires dont on ne sait que faire
le lobby de l’électronucléaire, particulièrement puissant, ne peut encore faire état d’aucune solution satisfaisante pour l’élimination des déchets. Dans l’opacité et en dehors de tout débat démocratique, il engage ainsi les populations concernées tout comme les générations futures.
LE MONDE DIPLOMATIQUE MAI 2022
« Manière de voir » #182, avril-mai 2022
Sous différents prétextes (terrorisme, crise sanitaire…), les libertés publiques régressent en France et en Europe : usage excessif des pouvoirs de police, surveillance généralisée, fichage, etc. Face à cette spirale répressive, les contre-pouvoirs (justice, médias) sont trop souvent complices ou impuissants. Cela n’empêche pas des citoyens et des associations d’organiser la riposte.
Peut être une image de texte qui dit ’diplomatique DE MONDE MANIERE OIR Feu sur les’

Extrait de

« Si Assange s’appelait Navalny »,

Le Monde diplomatique, novembre 2021.

Extrait de « Si Assange s’appelait Navalny », Le Monde diplomatique, novembre 2021.
 
On s'arrête, on réfléchit
« Le drame de Julian Assange, résumait en 2019 le journaliste Jack Dion, c’est d’être australien et non pas russe. S’il avait été poursuivi par le Kremlin, (…) les gouvernements se disputeraient l’honneur de lui offrir le droit d’asile. Son visage serait affiché sur la façade de l’hôtel de ville de Paris, et Anne Hidalgo mettrait la tour Eiffel en berne jusqu’au jour de sa libération
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En mars 2017, M. Julian Assange achève sa cinquième année de réclusion dans l’ambassade d’Équateur à Londres. Les dirigeants de la Central Intelligence Agency (CIA) sont résolus à s’emparer de lui et envisagent de le tuer, après avoir songé dans un premier temps à le capturer : WikiLeaks, que M. Assange a cofondé, vient de révéler quels outils la CIA utilise pour espionner les appareils électroniques.
Un long article mis en ligne le 26 septembre 2021 par une équipe de journalistes de Yahoo News détaille les plans élaborés par la CIA grâce à des entretiens avec une trentaine de fonctionnaires des agences de sécurité américaines (1). M. Michael Pompeo, alors directeur de la CIA, n’avait pas caché son jeu en avril 2017 : « WikiLeaks est un service de renseignement hostile aux États-Unis, souvent encouragé par la Russie. (…) Nous ne permettrons plus aux collègues d’Assange de recourir à la liberté d’expression pour nous écraser avec des secrets volés. Nous allons devenir une agence beaucoup plus méchante. Et dépêcher nos agents les plus féroces dans les endroits les plus dangereux pour les écraser. »
L’enquête de Yahoo News allait forcément susciter des reprises médiatiques : éditoriaux indignés invoquant le-droit-d’informer, la-démocratie-en-danger, l’« illibéralisme » qui monte, le-ventre-encore-fécond, etc. Eh bien, en dépit de cela, deux semaines après les révélations de Yahoo News, ni le Wall Street Journal, ni le Washington Post, ni le New York Times n’y avaient consacré une ligne (2). Pas davantage Le Monde, Le Figaro, Libération, Les Échos, l’Agence France-Presse. Certes, l’information a été signalée en ligne par le Guardian, Courrier international, Le Point, Mediapart, CNews, mais souvent sans insister.
Souvenons-nous à présent de la déflagration internationale que provoqua la tentative d’assassinat de l’avocat Alexeï Navalny. Un autre opposant courageux au pouvoir, un autre lanceur d’alerte que l’État menace et persécute. Mais détenu, lui, dans une geôle russe plutôt que dans une prison londonienne. Les deux opposants se voient appliquer une grille d’analyse distincte. Ainsi, trois des cinq éditoriaux du Monde consacrés au hackeur australien depuis 2012 insistent sur la « trajectoire ambivalente de Julian Assange », titre de l’éditorial du 15 avril 2019 paru au surlendemain de son arrestation à Londres par les services britanniques : « Il faut préciser deux évidences. Premièrement, Assange est un justiciable comme les autres. (…) Deuxièmement, Assange n’est pas un ami des droits de l’homme. » Et pourquoi pas ? « Le militant antiaméricain s’attaque aux secrets des pays démocratiques, et rarement à ceux de pays totalitaires. » En somme, il devrait cibler plus souvent la onzième puissance mondiale et épargner davantage la première.
« Le drame de Julian Assange, résumait en 2019 le journaliste Jack Dion, c’est d’être australien et non pas russe. S’il avait été poursuivi par le Kremlin, (…) les gouvernements se disputeraient l’honneur de lui offrir le droit d’asile. Son visage serait affiché sur la façade de l’hôtel de ville de Paris, et Anne Hidalgo mettrait la tour Eiffel en berne jusqu’au jour de sa libération (3). »
 
Serge Halimi & Pierre Rimbert

 
Si je suis élu, non seulement j'accorderais l'asile à Assange et ... Extrait de l'entretien de Jean-Luc Mélenchon sur Thinkerview le 28 mars ...
28 mars 2022
Jean-Luc Mélenchon · @JLMelenchon. Je salue le courage de Julian #Assange. La France doit lui donner le droit d'asile et lui offrir la ...
16 nov. 2021

 

Rencontre à Londres entre Jean-Luc Mélenchon et Julian Assange ... WikiLeaks Julian Assange, réfugié depuis juin à l'ambassade d'Equateur.
YouTube · AFP · 6 déc. 2012

 

Le chef de fil du front de gauche a rencontré Julian Assange, jeudi 6 décembre à l'ambassade d'Equateur de Londres. Il y a exprimé son soutien au fondateur ...
Dailymotion · Le Monde · 7 déc. 2012

 

JLMelenchon. Julian #Assange est l'homme qui a permis à la France de savoir que les États-Unis espionnaient les Présidents de la République ...
14 janv. 2021

 

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon Julian Assange a été arrêté ce matin par la police britannique à Londres. Depuis 2012, il était protégé par ...
11 avr. 2019
Jean-Luc Mélenchon 󱙄. Nov 16, 2021󰞋󰟠. Je salue le courage de Julian #Assange. La France doit lui donner le droit d'asile et lui offrir la nationalité.
Facebook · Jean-Luc Mélenchon · 16 nov. 2021
 

 

Réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres, il est intervenu par téléphone, vendredi 24 août, lors d'un meeting de l'ex-candidat à la ...
Franceinfo · Franceinfo · 24 août 2012

 

Edward Snowden et Julian Assange « ont rendu un immense service à la démocratie et à la liberté dans le monde en révélant de quelle manière les ...
20 Minutes · C. Ape. · 30 nov. 2016

 

LMelenchon. Plus que jamais, Julian #Assange a besoin de la protection des peuples du monde. Lui accorder le prix Nobel de la paix le ...
28 janv. 2021

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ENQUETE SANS TABOU (Brice PERRIER)

14 Mai 2022 , Rédigé par michelle

Sars-CoV-2, aux origines du mal - <p>Que s’est-il réellement passé ?</p>

<p>D’où vient le virus du Covid-19 ?</p>

<p>Un an après le début de la pandémie, alors que la Chine n’autorise l’accès ni aux lieux ni aux données sensibles, le journaliste Brice Perrier décide de mener l’enquête. En passant au tamis les publications scientifiques et en interrogeant tous les protagonistes, il explore un à un chaque scénario. Sans tabous.</p>

<p>Ce livre révèle pourquoi et comment la fausse piste du pangolin a permis d’écarter ou de négliger d’autres scénarios plus dérangeants ; les enjeux géopolitiques ; le rôle clef de certains scientifiques, parties prenantes ou sous influence ; les médias manipulés.</p>

<p>Il exhume les histoires « oubliées ».</p>

<p>Il questionne aussi les manipulations menées dans des laboratoires de virologie sur les virus les plus dangereux de la planète.</p>

<p>Le 4 mars dernier, après l’échec de la mission de l’Organisation mondiale de la santé à Wuhan, une trentaine de scientifiques du monde entier ont réclamé, de façon solennelle, une enquête « approfondie et crédible » qui ne devrait exclure aucune piste.</p>

<p> </p>

<p>Le vent a commencé à tourner.</p>

Résumé

"La question de l'origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement". Tel est le titre d'une interview du chercheur Etienne Decroly publiée par le journal du CNRS le 27 octobre 2020. Que les scientifiques se doivent de chercher l'origine d'un mal qui a mis le monde à genou semble évident. Pourtant, ce jour-là, le virologue français vient de jeter un pavé dans la mare en affirmant qu'une démarche sérieuse ne doit écarter aucune hypothèse, y compris celle de l'échappement accidentel d'un laboratoire de virologie.
Une hypothèse qui a pourtant été d'emblée rejetée par les gouvernements, la plupart des médias et une partie de la communauté scientifique. Alors que les données en provenance de Chine s'avèrent lacunaires et divulguées avec parcimonie, le journaliste Brice Perrier se met au travail. Il décide de remonter le temps depuis l'alerte à Wuhan et d'appréhender toutes les hypothèses, sans tabous, en évitant l'écueil des délires conspirationnistes et des lubies scientistes.
Un travail aussi méticuleux que salutaire. En s'appuyant sur toutes les données fiables disponibles et sur les témoignages de chercheurs qu'il va contacter aux Etats-Unis, en Australie, en Autriche, en Inde ou à Singapour, l'auteur met en lumière les liens cachés entre les protagonistes, éclaire certaines décisions surprenantes, exhume des histoires "oubliées" . Entre-temps le vent a tourné. L'hypothèse du pangolin, bras armé de la nature se vengeant de l'Homme, a été démontée.
D'autres pistes se sont ouvertes, toutes aussi passionnantes. Voici l'histoire d'un virus bien singulier et de la quête de ses origines.

Une enquête sans tabous

Que s’est-il réellement passé ?

D’où vient le virus du Covid-19 ?

Un an après le début de la pandémie, alors que la Chine n’autorise l’accès ni aux lieux ni aux données sensibles, le journaliste Brice Perrier décide de mener l’enquête. En passant au tamis les publications scientifiques et en interrogeant tous les protagonistes, il explore un à un chaque scénario. Sans tabous.

Ce livre révèle pourquoi et comment la fausse piste du pangolin a permis d’écarter ou de négliger d’autres scénarios plus dérangeants ; les enjeux géopolitiques ; le rôle clef de certains scientifiques, parties prenantes ou sous influence ; les médias manipulés.

Il exhume les histoires « oubliées ».

Il questionne aussi les manipulations menées dans des laboratoires de virologie sur les virus les plus dangereux de la planète.

Le 4 mars dernier, après l’échec de la mission de l’Organisation mondiale de la santé à Wuhan, une trentaine de scientifiques du monde entier ont réclamé, de façon solennelle, une enquête « approfondie et crédible » qui ne devrait exclure aucune piste.

 

Le vent a commencé à tourner.

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ILS ONT LE TROUILLOMETRE A ZERO.... CAMPAGNE MEDIATIQUE CONTRE LA GAUCHE (ACRIMED)

14 Mai 2022 , Rédigé par michelle

https://www.acrimed.org/Anatomie-d-une-campagne-mediatique-contre-la
Anatomie d’une campagne médiatique contre la gauche (1/3)
par Pauline Perrenot, 

« Illusionniste », « prestidigitateur », « chefs à plume », « petites cervelles », « fascisme à visage humain », « Polichinelle hâbleur », « escroquerie », « chiens », « pitbulls », « danger pour la France », « insurgé de prédilection »… La campagne de la France insoumise pour les élections législatives, à laquelle se sont ralliées les autres formations de la gauche parlementaire (Générations-EELV-PS-PCF), a littéralement déchaîné les médias dominants. Éditorialistes et journalistes politiques ont orchestré, du PAF aux grands quotidiens nationaux, une cabale d’une rare violence que nous traiterons en trois temps : 1) Mépriser, délégitimer : l’Union populaire n’adviendra pas ; 2) Stigmatiser : haro sur les « islamogauchistes » ; 3) Traquer : sus aux « déviants » de la social-démocratie. Premier mouvement.

Aussitôt Emmanuel Macron réélu, les chiens de garde sécurisaient le périmètre de la « démocratie » en étouffant les critiques. « Dire du président qu’il a été "mal élu" ? C’est "ébranler la légitimité du vote, et par là même les fondements de la démocratie représentative" pour Le Monde. C’est "alimenter une défiance dans les institutions, dans notre système démocratique" pour David Pujadas. Des syndicats qui souhaitent être pris en compte ? "C’est factieux !" s’indigne Jean-Michel Aphatie. » Ce n’était là qu’un début.

« Des gens dangereux »


Pour Mathieu Bock-Côté (Europe 1, 27/04), «  Jean-Luc Mélenchon veut accélérer la crise de régime », tenter « un coup de force » et « un dernier tour de piste avant de se laisser momifier vivant à la manière d’un petit Lénine français vénéré et contemplé par tous les sectateurs de la Révolution ». Un peu plus tôt sur la même antenne, face à Sonia Mabrouk, Raphaël Enthoven commentait l’affiche « Mélenchon Premier ministre » de la France insoumise, qui révélerait selon lui « qui [sont] les gens dangereux […] susceptibles de s’asseoir [sur les institutions] pour un bénéfice à peu près nul. » Un verdict partagé par l’ex-plume de Valeurs actuelles, Louis de Raguenel, désormais chef du service politique de la radio Bolloré : « À force de marteler ces messages dangereux, ça finit par donner aux ultras des espoirs de renversement de l’État. » (Europe 1, 2/05)

C’est donc de (violent) concert avec l’extrême droite que les chantres de « l’extrême centre » pointent, d’un seul et même doigt, le péril de l’époque : la France insoumise et l’union de la gauche. Sur LCI, Jean-Michel Aphatie prévenait ses confrères (29/04) :

Le fond de l’affaire, c’est qu’on dit que Marine Le Pen n’est pas républicaine, n’est pas démocrate, très bien, ça fait vingt ans qu’on fait une danse là-dessus à l’extrême-droite ! Et la France Insoumise, elle est comment ? Quel attachement à la démocratie et aux valeurs ?

L’éditocratie poursuivra précisément sur cette lancée. À commencer par Catherine Nay (Europe 1, 30/04) :

Si ça ne se passe pas comme prévu, « il faudra aller chercher la victoire dans la rue pour faire avancer la société ». Qui le dit ? C’est la Clémentine Autain [sic]. Vous savez avec son joli sourire et ses yeux myosotis. Et elle dit ça sans être morigénée par quiconque, c’est sa vision de la démocratie ! Ça s’appelle le fascisme à visage humain.

Dans Le Figaro (6/05), Ivan Rioufol monte d’un cran : « S’il y a un totalitarisme qui vient, c’est au cœur de la gauche marxiste et révolutionnaire qu’il faut le traquer, comme toujours historiquement. » Et de poursuivre : « L’entourloupe sur "le cordon sanitaire" a permis à l’extrême gauche, sectaire et violente, de se comporter en terrain conquis. Oui, il y a un danger pour la République. Mais il est à débusquer dans la stratégie d’infiltration insurrectionnelle du soi-disant Insoumis. » Le totalitarisme, c’est également ce que l’union de la gauche inspire à Bernard-Henri Lévy : « Avec cet accord Insoumis/socialistes, c’est Chavez qu’on accorde avec Jaurès. Poutine avec Léon Blum. Et voilà bradé, pour un plat de lentilles (une poignée de circonscriptions), tout le patient travail de la gauche, depuis 50 ans, pour conjurer sa tentation totalitaire. Navrant. » (Twitter, 4/05).

Sur LCI (6/05), Jean-François Kahn qualifie sans rire les Insoumis de « néo-bolcheviks ». « Un parti factieux, séditieux ? » interroge de son côté Frédéric Haziza (Radio J, 8/05). « Une secte » affirmait deux jours plus tôt Philippe Val (Europe 1, 6/05) : « Une secte dont certains militants se radicalisent sur internet, comme cette femme "gilet jaune", anti vax et mélenchoniste qui a récemment agressé un pompier », mais également « des irresponsables [qui] jouent la violence sociale contre le suffrage universel. » Un parti qui, en tout cas, « a réussi son pari de caler la gauche sur les extrêmes » selon Challenges (5/05), qualificatif employé partout, inspirant un espoir à Thomas Sotto face à Jean-Luc Mélenchon : « Est-ce que ça ne va pas faire le jeu d’Emmanuel Macron une gauche qui se radicalise ? » (France 2, 6/05).

Le 2 mai, date de l’accord entre la France insoumise et Europe Écologie les Verts (EELV), David Reyrat, journaliste sportif au Figaro, synthétise : « Pour être certain de ne pas être coincé dans une faille temporelle. On parle bien en 2022 de porter au pouvoir en France des trotskistes, des maoïstes, des communistes, des khmers verts. En 2022. En France. C’est bien ça ? Vous confirmez ? » (Twitter, 2/05, tweet supprimé depuis). Franz-Olivier Giesbert confirme dans Le Point (5/05) : « La haine est en marche et rien ne semble pouvoir l’arrêter ». On ne le lui fait pas dire… « Certes, nous ne sommes pas en 1789 quand la populace […] saccageait et pillait tout sur son passage. […] Il y a en ce printemps ensoleillé mais saturnien beaucoup d’électricité dans l’air, une violence verbale peu ordinaire, en particulier du côté des chefs à plume de la France insoumise. » Et le non-violent-verbal de qualifier les responsables insoumis de « mufles » et de « braillards », quelques lignes seulement avant de fustiger la « décomposition démocratique » du pays : « Une partie des "élites" de la France d’en haut […] commence à basculer dans l’extrémisme de gauche ». Diantre ! L’élite médiatique, au moins, aura été épargnée.

Pendant ce temps sur Twitter, en écoutant François Ruffin sur BFM-TV, l’ancien directeur du Nouvel Observateur Claude Weill weillise :

Ce type est un grand malade. « Il y a un bâton pour chasser Macron ! » […] s’excite-t-il. Étonnez-vous que des petites cervelles insoumises, échaudées par ces appels incessants à la haine et au déni de démocratie finissent par aller taper sur des pompiers… (3/04)

Qui est excité ?

Jacques Julliard dans Marianne, sans nul doute. Le 4 mai, il tempête dans l’édito « Oui à l’union, non à Mélenchon ! » : « Le mélenchonisme n’est ni l’avenir ni la justice, c’est une construction qui repose sur un homme et sur les branches pourries du mouvement social. Épargnons-nous ce retour en arrière. » Sur France 5 (5/05), Denis Olivennes alerte :

Il faut se souvenir de ce qu’a été Jean-Luc Mélenchon ! […] Il a quand même conspué les juges indépendants et la presse indépendante ! Je ne crois que ce que je vois. Et ce que je vois, c’est un leader qui a attaqué l’indépendance des juges, attaqué les journalistes, dont les amis c’est Poutine et Maduro, des gens qui n’acceptent pas la démocratie ! C’est ça Mélenchon !

Le magazine hebdomadaire des Échos fait campagne plus qu’à son tour, et directement par la voix de son directeur adjoint de la rédaction : « Mélenchon ou la défaite de la raison » titre-t-il son édito (2/05). Tout y passe : « Héros fatigué d’une gauche en déliquescence », « amoureux transi des dirigeants d’un Venezuela en ruine », « un "insoumis sauf avec les dictateurs" », des « convictions […] flottantes », la « gauche régressive ». Bref… « la folie Mélenchon ».

Un crachat que reprend en écho le rédacteur en chef adjoint de L’Est Républicain, dans l’édito qui garnit les huit titres du groupe Ebra – propriété du Crédit Mutuel (28/04) : « Jean-Luc Mélenchon incarne à merveille le Polichinelle hâbleur d’une gauche désorbitée, entraînée vers les abîmes d’une tragique bouffonnerie. » D’une rare brutalité contre « Méluche, le magnifique », l’éditorial se conclut sur un incontrôlable accès de mépris de classe : « Les chiens sont lâchés. Ses pitbulls aboient et mordent. [Mélenchon] est, nous dit-on l’idole des jeunes. Même diplômés. C’est dire l’incurie de l’époque. »

Un désespoir partagé par l’une des grandes figures macronistes du Monde, Françoise Fressoz, qui aligne les formules de courtoisie à l’égard de Jean-Luc Mélenchon : « Trublion », « prestidigitateur », « acteur talentueux, doublé d’un séduisant bonimenteur. À 70 ans, il joue la partition de sa vie, fait croire que la gauche radicale peut gouverner le pays. » (10/05) Le désarroi puise sa source au milieu de l’article : « Avant le premier tour, il y avait deux France, celle d’Emmanuel Macron et celle de Marine Le Pen. Le soir du 10 avril, une troisième a surgi, celle de Jean-Luc Mélenchon. Depuis, le vaincu s’emploie à la faire survivre et prospérer, au prix d’une personnalisation du pouvoir totalement assumée. »

Pendant ce temps sur Twitter, Raphaël Enthoven enthovenise :

UE, OTAN, Syrie, Russie, gilets jaunes, vaccins, oligarchie, populisme, mépris de la constitution... L’avenir de LFI est dans l’alliance avec le RN, plutôt que dans une OPA sur la gauche dont les autres membres doivent renoncer à leur identité pour gratter quelques circos. (2/04)

« On n’est pas en dictature ! Ce n’est pas Mélenchon qui décide ! »


« OPA », « coup de force », « au forceps », « destruction », « soumission ». Partout, le champ lexical mobilisé pour décrire le processus d’accord est celui de la violence, les journalistes politiques moulant leur discours dans les diatribes et le narratif des grands pontes du PS qui refusent l’alliance avec la France insoumise.

Le 5 mai, Le Figaro s’illustre à cet égard par sa Une tout en retenue – « Mélenchon soumet les Verts et le PS à la gauche extrême » – doublée d’un édito signé Vincent Tremolet de Villers, « Bienvenue en mélenchonie » :

De Catilina à Jean-Luc Mélenchon, on peut écrire, sans risque, que le niveau s’est effondré. Les grossiers appétits écrasent, sans aucune gêne, toute autre considération. Fabien Roussel lâche tout pour un steak aux lentilles, Olivier Faure montre qu’il a les dispositions pour ouvrir un stand à la grande braderie de Lille.

Brillant. Au moins autant que la chronique de son confrère Guillaume Tabard une page plus loin, relatant la « soumission idéologique » des « socialistes, écologistes et communistes […], passés sous les fourches caudines de l’Insoumis en renonçant à bien de leurs valeurs ». Dans « C ce soir » (France 5, 5/05), Thomas Snegaroff introduit l’émission – « Est-ce que le PS vit son moment populiste ? » – avant de présenter, entre autres, Denis Olivennes, « essayiste, chef d’entreprise » (et accessoirement co-gérant de Libération) : « Vous faites partie de ces figures de la gauche qui voient dans cet accord une forme de reddition, de capitulation, de soumission, de trahison, de suicide, vous me direz quel est le mot que vous préférez. » Réponse de l’intéressé : « Tous. »

Le but de Jean-Luc Mélenchon selon Christophe Barbier ? « Faire une OPA sur tous les restes de la gauche ». Plus encore ? « Digérer et déchirer la gauche […], et ce qu’il ne digère pas, il veut le déchirer. […] Le rêve du trotskyste Mélenchon, c’est de détruire ce qu’il déteste le plus : ce n’est pas la droite, ce n’est pas l’extrême droite, ce n’est pas Macron ! C’est la social-démocratie ! » (RMC, 3/03) « Lider maximo » titre encore BFM-TV (5/05), dont Alain Marschall donne une déclinaison au moment d’interroger Aymeric Caron : « Le parti socialiste a été liquidé avec gourmandise ? » Sur RMC (3/03), la journaliste Catherine Rambert s’insurge : « On n’est pas en dictature ! Ce n’est pas Mélenchon qui décide ! » avant de s’illustrer par des propos homophobes et orduriers :

- Catherine Rambert : J’ai une pensée et beaucoup de compassion pour les communistes, pour le PS et pour les Verts qui sont en train d’avaler d’énormes couleuvres pour rentrer dans cette union au forceps. Et quand je dis « avaler des couleuvres », je ne suis pas certaine que ça passe par là mais enfin bon, on ne va pas faire un cours d’anatomie aujourd’hui !

- Daniel Riolo : On ne sait même pas si c’est des couleuvres hein Catherine !

De la hargne à l’insulte, il n’y a qu’un pas… que franchit également – comme de coutume –, et sans trébucher, le dessinateur du Point, Xavier Gorce : « Connaissez-vous cette vieille comptine ? "Ce petit animal a la peau si tendue ; Que quand il ferme un œil ; Il ouvre le trou du cul." Pourquoi le sourire de Mélenchon me la rappelle ? » (Twitter, 27/04) Une berceuse que lui inspire la fameuse affiche de la discorde.

Pile « hargne », face « moquerie »


Dans Paris Match (5/05), Gilles Martin-Chauffier met à profit son mépris pour réussir l’un des meilleurs portraits du moment : Jean-Luc Mélenchon en « insurgé de prédilection », « faire-valoir du pouvoir ». Extrait :

Comme un interrupteur, il ne possède que deux positions : allumé ou disjoncté. Sur une estrade, sur un plateau, dans son bureau, il faut qu’il attire l’attention. […] Une fois en scène, il porte le béret du Che, l’auréole de saint François d’Assise (les animaux sont un autre de ses dadas) et la kalachnikov de Castro. Et ça passe : sans avoir jamais pointé dans une entreprise ni lancé un pavé, ce révolutionnaire institutionnel est la voix reconnue des rebelles. Donc il proteste. Le sexisme, le racisme, le nucléaire, les OGM, le capitalisme, la chasse aux bébés phoques, la pluie en été, tout lui tourne les sangs. Malheureusement pour lui, si élevé soit l’arbre, ses feuilles tombent toujours par terre. Les capitalistes se moquent de ses diatribes comme de leur première OPA. Et les sceptiques ricanent : quitte à lutter contre le racisme, à aider le tiers-monde, à préserver la planète, n’importe quelle multinationale en fait cent fois plus que lui. Le leader des insoumis tire plus de flèches qu’il n’abat de proies.

Puis, le 4 mai, L’Obs se joint au concert des petites mesquineries : « Bientôt primus inter pares, le nouveau chantre de l’union de la gauche s’est imaginé un destin de rechange. […] Le voilà qui prétend marcher sur les traces de Léon Blum […] ou de François Mitterrand […]. Mélenchon se voit à Matignon. Un scénario encore bien improbable. Mais, le cas échéant, il ne serait ni Blum, ni Mitterrand. » Invitée sur le service public – qui plébiscite donc ses outrances sur Europe 1 – Catherine Nay opte pour le filon culinaire : « Jean-Luc Mélenchon doit beaucoup jubiler [...] mais il veut faire un soufflé avec des miettes ! » Plus tard : « Il s’allie chacun pour un plat de lentilles ! » Mais encore ? « Jean-Luc Mélenchon a toujours tendance à faire d’un chou un potager. » Enfin ? « La grand-mère déguisée en loup, c’est Mélenchon. » (France 5, 3/05).

Sur « Quotidien » aussi, on se bidonne avec l’union de la gauche au moment d’interroger Julien Bayou à la sortie du local de campagne de la France insoumise : « Le couple LFI-EELV s’est fait hier. Là, c’est quoi le challenge quand on se met à faire un trouple ? » Et les journalistes start-up tiennent à faire savoir qu’ils peuvent, comme Catherine Nay, filer les métaphores : « Vous pensez que ça va être une relation passionnelle ? Mais tumultueuse ? » ; « Il y a un mariage pour demain ? » ; « À deux, c’est déjà fait, à trois on va voir, et là à quatre euh… ? » (TMC, 3/05)

Enfin, après avoir vitupéré contre un rassemblement « navrant », « assez minable » et témoignant d’une « inconséquence politique » (LCI, 4/05), Jean-Michel Aphatie fanfaronne deux jours plus tard : « Hélas, le titre grille le suspense, c’est pas très grave ! Dans les bons films, on essaie de regarder jusqu’au bout ! » et joue les maîtres de foire du plateau : « Olivier Faure, […] vous allez voir, a commenté cet événement avec un enthousiasme désarmant devant les journalistes hier soir ! Il est un peu fatigué le pauvre, il a eu des journées très, très longues, cette semaine ! [Rires] […] Bon, et puis après, il est allé se coucher ! » (LCI, 6/05)

Pendant ce temps sur Twitter, Enthoven enthovenise – les Insoumis « sont définitivement (car délibérément) imperméables à la raison ». Quid des éditorialistes ?

Intermède : le 1er mai ? La violence


Pour ne pas rompre le rythme, il va sans dire qu’au lendemain du 1er mai, comme le jour même, les médias dominants concentrent leurs forces éditoriales sur « les violences » de la manifestation (parisienne). Les chaînes d’info en continu diffusent en boucle l’agression d’un pompier par une manifestante, tandis que France Inter se fend d’une brillante exclusivité : le « soutien à Mélenchon » de la manifestante en question, sur la base d’une exégèse de tweets qui permit à la rédaction de dénicher l’arme du crime : « Un selfie dans l’isoloir avec un bulletin Mélenchon » (2/05).

Le soir dans « C dans l’air » (France 5, 2/05), on apprendra par Fanny Guinochet que les militants autonomes « souvent s’en prennent […] aux biens publics » comme « l’hôpital » avant que Caroline Roux mentionne seulement la revendication des salaires entre deux virgules… pour mieux embrayer : « Les Français auront surtout vu des scènes de violences, de pillages, en marge de cette manifestation. » Discours performatif au carré : s’ensuit un reportage de 15 secondes, dans lequel en effet, les Français verront exclusivement – soit non plus « en marge » – des scènes de pillage. Le clou du spectacle est atteint dans Le Figaro (6/05), avec Ivan Rioufol :

Les « antifas » ont une nouvelle fois semé la terreur en brisant des commerces sur leur passage. Or ces milices, qui sévissent au nez de la police, sont les bras armés de l’extrême gauche. Ces nouvelles « chemises noires » partagent avec LFI, la violence en plus, les mêmes objectifs politiques.

Mais à cet égard, notre palme revient à l’émission « Estelle Midi » (RMC, 3/04). Vingt minutes de bashing en roue libre, réparties entre trois chroniqueurs. Mélenchon ? Un « illusionniste », dont Daniel Riolo entend révéler la vraie nature :

On l’a vu à la manif, […] dans les électeurs de Mélenchon, il y a cette jeune dame qui trouve ça bien de se balader avec des tournevis et des marteaux pour taper sur les pompiers. C’est cette extrême gauche là, aussi, qu’il y a dans le bloc Mélenchon ! Donc à un moment, je crois quand même que les gens vont devoir ouvrir les yeux, exactement comme on les ouvre parfois sur d’autres partis et se rendre compte que le bulletin […] Nupes là, c’est un danger pour la France !

Une violence qui se prolonge lors des « prises de parole » des auditeurs. « Antonio », employé dans un service technique hospitalier et électeur de Jean-Luc Mélenchon, ne peut s’exprimer plus de dix secondes en continu sans subir les foudres obsessionnelles de Daniel Riolo :

Eh Antonio ! Vous, la violence de Mélenchon, elle ne vous gêne pas ? [Quelle violence ?] Bah qu’on agresse des pompiers ? Il n’a pas condamné. Il n’a pas condamné. Il n’a pas condamné. Il n’a pas condamné. Il a accusé l’État de laisser la violence se propager. Il n’a pas condamné. Le discours sur la police, l’agression des pompiers, il n’a pas condamné !

Six fois.

Puis, « Antonio » est coupé au bout de six secondes : « Donc vous vous en foutez ! Dites-le ! » Sept secondes, et rebelote : « Donc vous, vous ne condamnez pas l’agression du pompier vous ? Bah il ne veut pas répondre ! Donc vous ne condamnez pas, monsieur ! [Je condamne toute violence.] Bah Mélenchon l’a pas fait ! » Puis… en fin d’émission :

- Daniel Riolo : Je crois que [Mélenchon] a fini par condamner l’agression de la jeune femme sur le pompier finalement, sur France Inter il me semble. [Non, sur Twitter, NDLR].

- Rémy Barret : Mais tu avais raison, il avait dit auparavant [Voooilà !] que les violences étaient inhérentes [Voooilà !] à la Préfecture de police [Voooilà !] qui n’avait pas fait son travail. [Voooilà !]

- Daniel Riolo : Voooilà. Il a mis le temps, il a réfléchi un peu. Voilà.

Voilà…

Chronique d’un échec annoncé


Alors que la quasi-totalité des éditorialistes accablent d’emblée une « union mal embarquée […], de bric et de broc » (Jean-Michel Aphatie, LCI, 6/05), « un mirage, une escroquerie » (Christophe Barbier, RMC, 3/03), une « fable » (Le Monde, 10/05), un « accord factice » et « moche » (Olivier Bost, RTL, 5/05), ou une alliance au « succès timide » (Challenges, 3/05) sur la base de premiers sondages, partout, les journalistes politiques tiennent également à faire la chronique de son échec annoncé. « Arme de conquête ou pistolet à eau ? » interroge Olivier Bost dans son édito en face-à-face avec Yves Calvi (RTL, 5/05). Spoil :

- Olivier Bost : Ça marche quand vous avez une dynamique pour prendre le pouvoir, réelle et basée sur des gens qui veulent exercer le pouvoir. Très concrètement là aujourd’hui, c’est pas du tout cette histoire-là puisque c’est les plus radicaux qui l’emportent et la radicalité n’a pas pour objectif aujourd’hui d’exercer le pouvoir.

- Yves Calvi : On a l’impression que cette union populaire, à peine commencée, elle a du plomb dans l’aile, en tout cas qu’on la prend pas au sérieux !

C’est le moins qu’on puisse dire…

« Comment va gouverner cet homme ? » s’insurge d’ailleurs Catherine Nay (Europe 1, 30/04). « Parce qu’on voit bien aussi que c’est quelqu’un qui a une certaine enflure de l’égo, qui ne veut pas quitter le pouvoir, qui n’admet pas d’avoir été défait ! Et plutôt que d’être déprimé comme il y a cinq ans, eh bien il dit "Le Premier ministre, c’est moi !" » Même tonalité dans Le Monde, qui prend position le 6 mai et tient à faire savoir sa déception : « manœuvre », « marchandages », chefs de partis qui « convoqu[ent] bruyamment l’Histoire », « Canossa des défaits », « contorsions sémantiques », « silences assourdissants », « reniements »… L’édito du Monde regorge de sentences pour une conclusion sans appel : cet accord « n’en fait […] pas un programme de gouvernement [...]. L’objectif de devenir la principale force d’opposition au président réélu peut permettre de s’en accommoder, tant bien que mal, à titre provisoire. Pas celui d’exercer les responsabilités. »

Jeff Wittenberg, éditorialiste politique pour France TV, en doute aussi très fortement : « Les femmes et les hommes qui vont porter le futur programme si vous gagnez […], est-ce qu’ils ont suffisamment d’expérience ? » ; « Toutes les personnalités de la France insoumise, celles qui vous rejoignent au PS, les Verts, personne n’a connu de responsabilité gouvernementale. Est-ce que ce n’est pas tout de même un handicap ? ; « Dites-nous si le manque d’expérience à la tête de l’État n’est pas un frein ? » (France Inter, 8/05, face à Jean-Luc Mélenchon). Rappelons qu’il y a cinq ans, les mêmes éditocrates sortaient les violons pour l’entrée de ladite « société civile » macroniste dans l’hémicycle.

Verdict plus violent dans l’édito des Échos (2/05). La gauche au pouvoir ? Une « supercherie », révélant « une profonde fascination pour le nihilisme. […] Mélenchon Premier ministre ? On se pince ! » Pas autant que nous… « Très difficile de réussir son pari » assène encore Christophe Barbier (BFM-TV, 5/05). L’une des raisons à cela ? « Le vote musulman. C’est-à-dire de ces 69% de Français qui se disent de confession musulmane et qui ont voté Jean-Luc Mélenchon. Ceux-là n’ont pas forcément envie d’aller voter pour X ou pour Y qui sera simplement le représentant de Mélenchon. Ils n’ont pas forcément adhéré à un programme, ils ont adhéré à cette personne. » Car il faut le savoir : ils sont bêtes (en plus d’être méchants).

Le programme ? « Archaïque » !


Un échec annoncé donc, qui n’empêche pas les journalistes politiques de délégitimer le programme de A à Z. Les positions de la France insoumise sur le nucléaire ? « Mentalité antiscientifique » et « désir régressif vers une nature fantasmée et divinisée » assène Mathieu Bock-Côté (Europe 1, 5/05). Jean-Luc Mélenchon évoque-t-il sur France Inter « une politique de la radicalité concrète sur le plan écologique » ? La journaliste Claire Gatinois (Le Monde) traduit : « Il y a une forme de brutalité sociale aussi du coup ? Vous nous dites […] j’applique mes actions quitte à ce que ce soit brutal finalement ? » (France Inter, 8/05). Et dans la matinale de RTL (2/05), Alba Ventura fait faire ses gammes à Stéphane Le Foll pour garnir les gros titres : « Il y a une dérive chez Jean-Luc Mélenchon ? C’est ce que vous êtes en train de nous dire ? […] Quand vous dites "autoritaire", quand vous dites "radicalité" ? »

Au Figaro (6/05), on prend nettement moins de pincettes au moment de dénoncer « une "soviétisation" de l’économie française à plus de 300 milliards par an ». Le programme pour Christophe Barbier ? « Impraticable et infinançable » (RMC, 3/05). « Des promesses intenables », « une radicalité [...] en tout cas anachronique » tance Alain Finkelkraut avant de nuancer : une « radicalité monstrueuse » (Europe 1, 10/05). « Ça serait la faillite si c’était appliqué ! » radote Jean-François Kahn sur LCI (6/05). Quant à Jacques Julliard dans Marianne (4/05), il en est « convaincu » : « L’application brutale de l’ensemble des propositions du programme de Mélenchon nous conduirait à la catastrophe. » « Complétement dingue » ajoute Denis Olivennes sur France 5 (5/05) :

Emmanuel Macron a fait la plus grosse relance keynésienne de toute l’histoire récente de la 5ème République ! Ce pays prétendument néolibéral atteint des niveaux de dépense publique, de dette publique, de dépense sociale, d’impôts, de fonctionnaires et de réglementations comme on n’en a jamais connus ! Et on va encore alourdir la bête ! Dans ce pays qui souffre déjà d’une faible croissance qui explique son niveau de chômage et son faible pouvoir d’achat, on va encore charger la mule et son ventre va toucher le sol ! Et on va rajouter encore 200 milliards de dépenses publiques, […] c’est complétement dingue !

Et pour sortir de la dinguerie, rien de tel qu’un recul historique avec François Lenglet. L’objet de sa chronique (RTL, 3/05) ? Faire état du « bilan économique désastreux de l’expérience du Front populaire » ! L’occasion pour l’éditocrate d’anachroniser sa rengaine en fustigeant la « surenchère syndicale » de l’époque, ainsi qu’une France « affaiblie par les grèves à répétition et les nationalisations. » Avant de se faire le porte-parole de Léon Blum, qui « doit aujourd’hui se retourner dans sa tombe en entendant Jean-Luc Mélenchon récuser la construction européenne qui a tant manqué à l’époque. » Toute honte bue. Autres références, même tonalité sur Europe 1, où Nicolas Bouzou avertit ses contemporains (Europe 1, 4/05) :

La vérité, c’est que les programmes révolutionnaires du type « La France insoumise » n’ont jamais apporté rien d’autre que de la misère économique et sociale ! C’est toute l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 1980 et 90, c’est parfaitement documenté historiquement. Ce type de programme met en place un système économique qui génère des rentes et qui entraîne une explosion des inégalités. Les riches, dans ce genre de système, s’en sortent toujours. Ce sont les plus fragiles qui en souffrent.

« Révolutionnaire » ? Rétrograde, en tout cas, pour Denis Olivennes : « Back to the future ! On va refaire le programme d’il y a 40 ans, on rentre dans la modernité en refaisant le programme commun des années 70. Ça, c’est l’avenir de la social-démocratie. Euh… non ! » (France 5, 5/05). Paraphrasé le même jour par Challenges : « Il y a des éléments de son discours qui nous ramènent quarante ans en arrière : retraite à 60 ans (alors que l’espérance de vie a gagné presque dix ans depuis), augmentation des impôts et des dépenses publiques (alors que celles-ci ont déjà progressé de dix points de PIB), intervention massive de l’État… Il n’y manque qu’un bon programme de nationalisations ! » Chiche ! L’Europe ? « La même rhétorique que celle de Marine Le Pen […]. Bref, comme avec le projet du Rassemblement national, cela s’appelle un "Frexit" sans le dire. À nous de le répéter. » La majorité des confrères s’y attèlent déjà, dont Frédéric Haziza, tapant sur un « programme anti-européen et pro-Poutine. » (Radio J, 8/05).

Mais la cabale vaut pour l’ensemble des aspects programmatiques : « Le blocage des prix ? C’est archaïque ! » vilipende Jean-Michel Aphatie (LCI, 6/05) avant de dérouler le prêchi-prêcha : « Tout le monde le sait : l’économie de marché, qu’on régule qu’on tempère, […] est la seule qui permet au consommateur et au producteur de vivre ensemble. » Puis : « Nationaliser les banques ? Mais pas un socialiste n’y croit ! » Et il ose :

On a l’exemple du Crédit Lyonnais, on a vu ce que ça a donné ! Des masses d’argent non contrôlées, du scandale, du gaspillage… Je ne sais pas si Jean-Luc Mélenchon y croit d’ailleurs ! Mais lui, il a toujours dit ça, donc au moins faisons lui le crédit d’une cohérence intellectuelle à défaut de la sincérité.

Et de poursuivre le dézingage en règle. La retraite à 60 ans ? « C’est l’un des plus gros bobards de la scène politique actuellement. Ça, Jean-Luc Mélenchon, il va falloir qu’il l’explique hein ! […] Parce que quand il était en campagne présidentielle, vraiment, personne n’a été attentif à ça. On est d’une complaisance souvent avec la gauche qui est très importante. »

« Complaisance » ? Dans le dictionnaire éditocratique, nom féminin ; définit l’attitude des médias sus-cités, et celle de Paris Match en particulier, au moment d’évoquer les militants et sympathisants de la France insoumise qui « vont refaire un tour de piste d’ici au mois de juin pour aider Jean-Luc Mélenchon. » (5/05) Par exemple ?

[L]es fameux zadistes qui chassent les paysans creusant des retenues d’eau sans leur permission. Au bout de quelques mois à jouer les Jacquou le Croquant, ils finiront à trente par sortir trois carottes et dix navets d’un terrain où un campagnard nourrissait un village à lui seul. Alors ils les apporteront sur le marché en tendant le poing et la sébile. Je vous rassure : entretemps, rien n’aura changé. Rien ne change jamais. Et Jean-Luc Mélenchon continuera de rêver de révolution comme la chaisière rêve d’épouser l’évêque.

Terminons ce premier volet sur le service public en compagnie de Renaud Dély, présentateur de « 28 Minutes » sur Arte, également éditorialiste et présentateur sur France Info. Pour l’auteur de l’essai Anatomie d’une trahison. La gauche contre le progrès (mai 2022), la séquence actuelle est plus qu’une aubaine : cabale et auto-promo, d’une pierre deux coups !

C’est donc en grand expert que Renaud Dély défile sur les ondes publiques : « C ce soir » (France 5, 2/05), France Inter (4/05) et « C à vous » (France 5, 5/05) – dont sont issus les propos qui suivent. Et en grand expert qu’il manie l’art des citations : « Comme disait le psychanalyste Jacques Lacan, "le réel, c’est quand on se cogne". » Voilà pourquoi les éditorialistes ne sont jamais assommés. « Le problème du projet unitaire qui est en voie d’être adopté, c’est qu’aussi sincère soit-il, il est en léger décalage avec le réel aujourd’hui sur de nombreux sujets ! » Plus précisément sur le fond du programme ?

C’est le signe d’une gauche qui perd confiance en elle, qui rompt aussi avec une certaine idée du progrès, en tout cas du mouvement. C’est une gauche qui est profondément à la fois repliée sur des identités, des communautés qui s’affrontent et repliée sur le passé, qui est nostalgique. […] Ces derniers jours, on entend beaucoup parler du Front populaire, […] c’était il y a 86 ans !

Le psychanalyste n’est pas encore au bout du raisonnement :

Et donc cette gauche [veut] se rassurer […] parce qu’elle perd pied face au réel, parce qu’elle a du mal à le comprendre, à comprendre sa complexité et à le réformer. […] Ça contribue probablement à flatter, à enthousiasmer même une frange militante c’est vrai, mais à réduire le champ de la gauche sur un espace beaucoup plus réduit électoralement et à la décaler de la réalité du pays.

Ce que confirment d’ailleurs noir sur blanc les résultats des deux dernières élections présidentielles.

D’autres griefs ? Anne-Élisabeth Lemoine se charge du lancement : « C’est une gauche qui donne beaucoup de leçons également ! » « C’est la gauche indignée » acquiesce Renaud Dély, du même ton paternaliste. « C’est légitime et heureux de s’indigner dans la vie face à l’injustice et au malheur, mais ça ne fait pas un projet politique ! » Il n’en fallait pas plus à Patrick Cohen : « Il y a une formule formidable vous vous rappelez, c’est celle de Malek Boutih, "la gauche est condamnée à se liquéfier dans sa méchanceté". » Et les éditorialistes dans leur arrogance… bourgeoise, comme le rappelle Renaud Dély au moment de parler « écologie » :

L’indignation ou la dénonciation d’une génération, par exemple les boomers […], ne suffit pas à construire le monde d’après ! Le problème de toute une frange de la gauche, et de toute une frange des écologistes au sens large, c’est de tenir parfois un discours anxiogène, catastrophiste, mais sans réussir à dessiner les contours du monde d’après. Si effectivement c’est foutu, s’il n’y a plus rien à faire, foutu pour foutu, on finit par se racheter des SUV !

Éclats de rire sur tout le plateau.

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EN TEMPS DE GUERRE, LA PROPAGANDE FONCTIONNE DES DEUX COTES. IL Y AVAIT LE FANTOME DE L'OPERA et là C'EST LE FANTOME DE KIEV

14 Mai 2022 , Rédigé par michelle

FRANCE 24 -  Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande
EN TEMPS DE GUERRE, LA PROPAGANDE FONCTIONNE DES DEUX COTES. IL Y AVAIT LE FANTOME DE L'OPERA et là C'EST LE FANTOME DE KIEV

Le “fantôme de Kiev” n’est plus. L’armée de l’air ukrainienne a mis un terme, samedi 30 avril, au mythe de cet “as” des airs qui aurait abattu à lui seul plus de quarante avions de chasse russes depuis le début de la guerre.

“Le ‘fantôme de Kiev’ est une légende de super-héros créée par des Ukrainiens ! Il faut le voir comme une représentation collective des pilotes de la 40e brigade d'aviation tactique. Ce sont eux qui protègent le ciel de la capitale et peuvent surgir soudainement là où l’ennemi ne les attend pas”, a affirmé l’armée de l’air sur sa page Facebook.

Cette confession met fin à plus d’un mois de ferveur sur les réseaux sociaux – souvent entretenue par les autorités ukrainiennes elles-mêmes – et de supputations autour de l’identité et de l’existence de ce “fantôme” héroïque, dépeint comme le pire cauchemar des pilotes russes. L'armée n'a pas précisé pourquoi elle avait fini par lever le voile sur cette campagne de propagande.

Un “fantôme” qui apparaît dès le premier jour de l'invasion russe

La veille encore de l’aveu de l’armée ukrainienne, plusieurs médias – y compris le Times britannique – affirmaient avoir identifié le célèbre fantôme. Pour eux, il s’agissait du major Stepan Tarabalka, un pilote ukrainien mort au combat le 13 mars et qui a reçu le titre honorifique de “héros ukrainien” pour ses faits d’armes aériens.

L’empressement de découvrir l’identité de ce “fantôme” peut se comprendre. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, ce pilote a été érigé en “symbole de la résistance ukrainienne à l’envahisseur”, rappelle Yevgeniy Golovchenko, spécialiste de la désinformation russe et des mécanismes de propagande à l’université de Copenhague.

Il apparaît dès le 24 février dans une série de tweets postés par un internaute bosniaque suivi par plus de 70 000 abonnés et se décrivant comme “un enthousiaste des affaires militaires”. Cet observateur s’émerveille devant les manœuvres aériennes d’un MIG-29 de l’armée ukrainienne.

Au fur et à mesure des retweets, ces premières vidéos se sont enrichies de récits sur les exploits militaires de ce “fantôme de Kiev” qui aurait abattu six avions russes en moins de 30 heures de combat. La création de ce mythe “vient en partie de la population ukrainienne. Je me souviens d’un ami à qui j’ai parlé au lendemain du début de la guerre qui m’a affirmé avoir vu de ses propres yeux le ‘fantôme de Kiev’”, raconte Yevgeniy Golovchenko.

Les autorités et responsables politiques ukrainiens ont sauté sur l’occasion de conférer un vernis de légitimité aux aventures de ce justicier des airs. Le gouvernement a ainsi posté une vidéo, le 27 février, de ce “pilote de MIG-29 anonyme” qui aurait déjà abattu dix avions russes. Plus tard, il a été établi que les images utilisées étaient extraites d’un jeu vidéo.

 

L’ex-président Petro Porochenko s’est aussi pris au jeu en saluant sur Twitter la bravoure du “fantôme de Kiev” tout en utilisant, pour illustrer son propos, une photo de 2019 d’un pilote ukrainien testant un nouveau casque d'aviation "made in France".

Un symbole "simplifié" du début de la guerre en Ukraine

Malgré les réserves de plusieurs médias quant à l’existence de ce super-pilote, sa légende n’a fait que croître.

Peu avant l’aveu final de l’armée de l’air ukrainienne, le tableau de chasse du pilote anonyme avait atteint les 49 avions russes sur les réseaux sociaux. Soit davantage, en fait, que la totalité des pertes aériennes russes depuis le début de la guerre, d’après Oxyx, un site d’analyse militaire indépendant qui a, lui, comptabilisé 26 avions, 39 hélicoptères et 48 drones de combat abattus par les Ukrainiens au 30 avril.

Qu’importe, en fait, si ces exagérations nuisent à la crédibilité des exploits du “fantôme de Kiev” : son histoire illustre “la simplification à l’extrême du message de propagande en temps de guerre”, explique Yevgeniy Golovchenko.

Même si la trame narrative de ce mythe peut sembler grossière, elle coche toutes les cases du manuel du bon propagandiste cherchant à doper le moral des troupes. “Le but est de simplifier une réalité complexe et effrayante afin de la rendre acceptable au public qui est d’autant plus disposé à y croire que le message est porteur d’espoir”, résume l’expert de l’université de Copenhague. 

En l’espèce, la légende du pilote solitaire mettant en échec l’aviation russe symbolise parfaitement, aux yeux des Ukrainiens, les débuts de la guerre : malgré leur supériorité numérique écrasante, les Russes ont échoué à contrôler rapidement les airs et à prendre possession de Kiev.

Des orcs de Tolkien au "fantôme de Kiev"

Ce mythe rappelle, à cet égard, les efforts de propagande russe. Le message principal du Kremlin pour justifier “l’opération spéciale militaire” a été de présenter celle-ci comme une offensive pour “dénazifier” l’Ukraine. Là aussi, le propos peut paraître grossier. Mais les autorités comptent sur la volonté des Russes d’y croire, soucieux de se situer dans le camp des “bons contre les méchants”.

Cet aspect mis à part, la propagande ukrainienne et celle de la Russie durant ce conflit sont “très différentes à la fois sur la forme et sur le fond”, note Yevgeniy Golovchenko. Le Kremlin a eu une approche très verticale de cette guerre de l’information : le message est d’abord élaboré par les autorités avant d’être récupéré et amplifié par des groupes pro-russes. En Ukraine, la frontière est beaucoup plus floue : difficile de savoir qui, entre l'État et la population, est à l’origine de la propagande. Quand des internautes publient sur Twitter des images de chars russes abandonnés pour illustrer le “mauvais état de l’armement russe”, l’idée d’une telle campagne ne vient pas forcément du gouvernement.

Sur le fond aussi, “la propagande russe repose sur trois piliers : ce n’est pas une guerre, c’est une opération d’une précision chirurgicale qui ne vise que les éléments ‘nazis’ en Ukraine et tout se déroule bien”, résume Yevgeniy Golovchenko. Côté ukrainien, tout est fait pour présenter ce conflit “comme une guerre totale pour la survie de l’Ukraine”, précise ce chercheur. 

Ce n’est pas un hasard si “les Ukrainiens ont donné aux soldats russes le surnom d’orcs, référence à l’œuvre de J.R.R. Tolkien [Le Seigneur des anneaux, NDLR]”, souligne Yevgeniy Golovchenko. C’était déjà une habitude parmi les militaires ukrainiens au lendemain de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, mais depuis le début de la guerre, cette comparaison a été adoptée par tous. “C’est une manière de déshumaniser les soldats russes, et de les comparer à des monstres bêtes qui peuvent être battus en faisant preuve d’intelligence”, explique le spécialiste.

Le mythe du “fantôme de Kiev” s’inscrit, d’ailleurs, parfaitement dans cette logique : n’est-ce pas l’histoire d’un pilote qui, seul grâce à son intelligence et son savoir-faire, triomphe des hordes d’ennemis ?

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LFI - PS dévoilent la première liste des candidats aux Législatives

11 Mai 2022 , Rédigé par michelle

Lors de la convention de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale à Aubervilliers, le 7 mai 2022. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Le Parti socialiste et La France insoumise ont dévoilé mardi 10 mai une première vague de candidats investis dans le cadre de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les élections législatives des 12 et 19 juin.

Côté PS, le premier secrétaire Olivier Faure se trouve parmi les candidats, tandis que le suspens demeure autour de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, celle de Jean-Luc Mélenchon, qui doit prochainement dire s’il se représente.

Des députés sortants et de nouvelles têtes

La liste dévoilée par LFI compte 324 premiers candidats investis. Parmi eux se trouvent notamment la quasi-totalité des députés sortants : la patronne des députés LFI Mathilde Panot (1ère circonscription du Val-de-Marne), Clémentine Autain (11e de Seine-Saint-Denis) ou encore Alexis Corbière (7e de Seine-Saint-Denis), Eric Coquerel (1ère de Seine-Saint-Denis) et François Ruffin (1ère de la Somme).

Parmi les nouveaux venus, de nombreuses figures de LFI, comme la secrétaire générale du mouvement Clémence Guétté (2e du Val-de-Marne), l’avocate Raquel Garido (5e de Seine-Saint-Denis), la conseillère de Paris Danielle Simonnet (15e de Paris), ou encore le responsable numérique de Jean-Luc Mélenchon Antoine Leaument (10e de l’Essonne).

La liste compte aussi l’ex-porte-parole de l’ONG Attac Aurélie Trouvé (9e de Seine-Saint-Denis), qui avait pris la présidence du Parlement de l’Union populaire pendant la campagne présidentielle, mais aussi la porte-parole des femmes de chambres qui avaient fait vingt-deux mois de grève pour de meilleures conditions de travail à l’hôtel Ibis des Batignolles Rachel Kéké (7e du Val-de-Marne).

Au sein de la Nupes, la nouvelle alliance à gauche regroupant les « insoumis », les socialistes, les écologistes (EELV) et les communistes (PCF) pour les législatives, LFI aura 360 circonscriptions. Le reste des noms devrait être dévoilé dans les prochains jours.

Une quinzaine de députés sortants du PS

Côté PS, la première liste dévoilée compte 56 candidats investis dans le cadre de la Nupes. S’y trouvent notamment le premier secrétaire Olivier Faure dans la 11e circonscription de Seine-et-Marne et la patronne des députés Valérie Rabault dans la 1ère circonscription du Tarn-et-Garonne.

On compte aussi une quinzaine de députés sortants, dont Boris Vallaud (3e circonscription des Landes), Guillaume Garot (1ère de la Mayenne) ou encore Dominique Potier (5e de Meurthe-et-Moselle), qui a pourtant déclaré qu’il ne voulait pas être investi au nom de la Nupes.

Parmi les nouveaux investis, se trouvent notamment le négociateur de l’accord avec LFI Pierre Jouvet (4e de la Drôme), Laurent Baumel (4e d’Indre-et-Loire), l’ancien député Jérôme Guedj (6e de l’Essonne), ou encore l’adjointe à la maire de Paris Olga Polski (11e de Paris). Au total, le PS doit investir 70 candidats.

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