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SAMEDI SOIR A HABAS : REPAS CONCERT Animé par les GIGGLES à l'occasion des 120 ans de la LYRE HABASSAISE

18 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

 

PASSE -SANITAIRE OBLIGATOIRE : CE SERA SANS MOI 

JE SOUHAITE AUX PRESENTS UNE BELLE SOIREE.

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L'AVENIR EN COMMUN ... L'UNION POPULAIRE ... JEAN-LUC MELENCHON

17 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

https://melenchon2022.fr/programme/

 

Notre programme, c’est l’Avenir en commun. Sa philosophie, c’est l’harmonie entre les êtres humains et avec la nature.

— Jean-Luc Mélenchon

 

Nous n'avons pas attendu 2021 pour agir !

Avant la présidentielle 2017
Recueil des contributions et écriture de l’Avenir en commun

Dès juin 2017
Déclinaison en propositions de loi et en amendements

Novembre 2020
2e actualisation de l’Avenir en commun resserré autour de propositions phares

Février — Mars 2021
Démocratie et 6ème République

Mars — Avril 2021
La Planification écologique

Mai — Juin 2021
Le Progrès social humain

Juillet 2021
Pour une France indépendante

Contribuer

Ce programme n’est pas la propriété d’un mouvement, mais doit être l’outil pour fédérer notre peuple autour de causes communes. Aujourd’hui, il s’ouvre aux contributions de toutes celles et ceux qui souhaitent apporter leur pierre pour l’améliorer. 

 

De manière à permettre d’analyser et intégrer vos propositions au mieux, la période durant laquelle vous pouvez contribuer à l’écrit s’est arrêtée le 11 juillet, tandis que la période pendant laquelle vous pouvez remplir les questionnaires s’est arrêtée le 25 juillet.

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CONVENTION DE L'UNION POPULAIRE 16 et 17 octobre 2021

17 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

La Convention de l'Union Populaire - Reims le 16 et 17 octobre 2021

LA CONVENTION, C’EST :

 

Un grand événement qui regroupe des soutiens à la candidature de Jean-Luc Mélenchon venus de partout en France

Un week-end d’échanges et de formation au programme construit collectivement grâce aux contributions de toutes et tous aux boites à idées

Le lancement de la diffusion de notre programme actualisé en vue de l’élection présidentielle

Les AMFIS 2021 ont été un succès remarqué ! À cette occasion, nous avons démontré que notre programme était largement majoritaire au sein de la population de notre pays.

C’est le socle autour duquel nous souhaitons réaliser l’Union Populaire. Fort de ce programme, nous devons maintenant le diffuser pour que le Peuple puisse s’en saisir lors de l’élection présidentielle.

Cette convention permettra de se doter des outils et moyens de faire connaître l’Avenir en commun très largement et de poser les bases de l’Union Populaire.

La Convention de l’Union Populaire se déroulera à Reims le 16 et 17 octobre 2021. Elle rassemble des signataires Mélenchon 2022, des animateur·ices de groupes d’actions sur Action Populaire tirés au sort ainsi que des invité·es.

Les personnes tirées au sort devront ensuite s’inscrire rapidement via un formulaire en ligne pour confirmer leur présence, sinon d’autres personnes seront tirées au sort à leur place.

Pour être tiré·e au sort, assurez-vous que vous soutenez Jean-Luc Mélenchon pour 2022.

ADRESSE

Parc des Expositions de Reims
Site Henri-Farman,
Allée Thierry Sabine, 51100 Reims

INFOS PRATIQUES

Le samedi
11h — Accueil des participant·es
13h à 19h30 — travaux suivi d’un banquet républicain sur place

Le dimanche
8h30 — Accueil des participant·es
9h30 à 12h30  — Meeting ouvert à tout·es

VENIR À LA CONVENTION

Les participant·es rencontrant des difficultés pour se déplacer à la Convention seront mis·es en contact avec des référent·es transports par région pour faciliter au besoin la mise en place de co-voiturages ou trajets de groupe en train ou en car.

Chacun de nos événements repose sur l’implication militante de centaines de volontaires. La convention ne peut se réaliser dans les meilleures conditions qu’avec leur aide précieuse !

Il existe un groupe Facebook pour trouver un hébergement ou un covoiturage solidaire pour la Convention de l’Union Populaire

melenchon2022.fr

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PASS SANITAIRE = PASS AUTORITAIRE (Jean-Luc MELENCHON)

17 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

Intervention de Jean-Luc Mélenchon à l’Assemblée nationale le dimanche 25 juillet 2021 pour la motion de rejet contre le pass sanitaire. Voici la retranscription de son intervention :

 

Président, rapporteur, ministres,

L’empereur Caligula, dit-on, avait imposé son cheval comme Consul de Rome. Il testait la résistance du Sénat. Emmanuel Macron applique le pass sanitaire. Il teste l’attachement des français à leurs libertés.

Le Pass sanitaire n’aura aucun effet sur la santé des Français. Au contraire, on doit craindre qu’il puisse la menacer. Car la vaccination par la contrainte qu’il vise est déconseillée avec force par l’Organisation mondiale de la santé. De plus, vous voulez ignorer que les personnes vaccinées, comme moi, peuvent encore non seulement être contaminées mais diffuser le virus. Enfin, vous rendez les tests rares et payants contrairement, une fois de plus, aux conseils de l’OMS.

Au total, avec la gestion de la crise sanitaire dans le secret du conseil de défense, en pleine crise collective, notre pays est gouverné par une personne seule, le président, dont il faut ensuite changer la moitié des décisions parce qu’elles sont ingérables.

À présent, vous prenez une pente, plus hasardeuse encore, quand vous entrez dans l’intime du corps sain ou malade, souffrant ou mourant, pour y établir le règne de vos lois et règlements absurdes. Allez lire chez Hannah Arendt où mènent inéluctablement les effractions du politique dans l’intime. Le pass sanitaire change la nature de la société dans laquelle nous voulons vivre.

Ainsi, d’une crise sanitaire vous faites une crise politique. Car avec le pass sanitaire, pour la France, commence l’ère de la liberté conditionnelle. Oh ! Tout reste libre, à condition que le régime macroniste, ses états d’urgence et pass de toutes sortes, en donnent la permission. Liberté conditionnelle, comme pour tous les condamnés qui se sont bien tenus, c’est la société du contrôle permanent. Le pass-sanitaire sera contrôlé cent fois par jour, à tout propos, vous allez scanner et rescanner toute la population, par toutes sortes de gens sans mandat, et même ceux qui ne le veulent pas. C’est le cas des 200 000 restaurateurs et cafetiers chargés de contrôler leurs clients. Vous les menacez : 9000 euros d’amende et la fermeture administrative de l’établissement.

Un travailleur vient travailler sans pass ? Son salaire est suspendu. S’il est en CDD ou contrat de mission, licenciement immédiat possible ! Je note qu’avec une ostentation de classe assumée, vous n’imposez pas de Pass sanitaire à l’entrée des conseils d’administration ni avant les assemblées d’actionnaires. Et si une personne testée positive ? Isolement forcé avec visite de police possible à la fin des contrôles. La BAC à domicile ? Pourquoi pas les Brav ? Un soignant non vacciné ? Suspendu ! Il doit apprendre à vivre sans salaire. Consternant régime où la menace sociale remplace tout dialogue.

Évidemment le règne de la bureaucratie du contrôle ce sera l’absurdie. Pour vous on se contamine dans les TGV mais pas dans les RER. Le virus est présent dans les restaurants mais pas dans les écoles. Les soignants, les pompiers, les serveurs, les cinéphiles, les théâtreux sont des vecteurs de contagion mais pas les policiers. Vous forcez à l’isolement les personnes contaminées mais même dans leurs logements même surpeuplés sans réquisitionner les milliers de chambres d’hôtel disponibles.

Et puis, voici les vaccinations contrôlées par des non vaccinés, vérifiées d’un arrêt du train à l’autre et combien d’autres trouvailles. Elles ne semblent être là que pour permettre une sorte de dressage généralisé des « gaulois réfractaires » et les obliger à obéir, obéir et obéir encore contre la raison et le bon sens. Le pass sanitaire c’est le pass autoritaire. Le pass sanitaire c’est la discrimination sociale assumée comme le montre la carte des vaccinations. Pourtant, la liberté est notre droit initial et vous n’avez aucun droit contre elle. Bien sûr, toute liberté a des limites. Mais on ne peut les fixer qu’avec scrupules et les mains tremblantes.

Pour les amis de la liberté, mieux vaut se tromper en oubliant d’interdire qu’en interdisant trop. Non ! Nous ne sommes pas un peuple de patients, ni de délinquants potentiels, mais un peuple de citoyens. Et pendant que vous imposez ces absurdités vous ne prévoyez rien pour organiser les roulements d’horaires de travail, rien pour les purificateurs d’air à installer partout, rien pour renforcer les moyens de l’hôpital public et faire revenir les 180 000 personnes qui ont quitté son service ! Rien pour la rentrée de douze millions d’élèves et de leurs enseignants. Que vont devenir les millions d’enfants non vaccinés à l’heure de la piscine, de la musique et de tous les temps extra-scolaires ?

Enfin, vous continuez à vous opposer à la liberté de produire les vaccins laissant les millions d’Africains à 2% de vaccination. Oui, nous avons bien senti le délire du moment. Quand vous avez fait revoter l’Assemblée à 5H du matin. Et cela pour annuler l’amendement présenté par Caroline Fiat. Il supprimait l’obligation du pass sanitaire s’il s’agit d’aller tenir la main d’un parent mourant.

Malheureux ! Au secours ! Antigone reviens ! Vous connaissez l’histoire à son sujet. Sophocle la raconte dans sa pièce, cinq siècles avant notre ère. Contre la loi, et contre son oncle au pouvoir qui le lui interdisent, Antigone décide, au péril de sa propre vie, d’enterrer son frère condamné pour rébellion à rester sans sépulture. Voici la leçon, universelle et permanente : le respect du droit de chacun est notre premier devoir.

Depuis il y a eu sur ce thème 10 pièces de théâtres, 10 films réalisés depuis 1961, 11 opéras composés depuis 1762. Au total 30 œuvres majeures depuis 24 siècles. Bref, vous aviez eu les moyens de savoir à quoi vous en tenir. Je résume : dans certaines circonstances on ne demande pas la permission ! Aucune interdiction ne vaut contre le devoir moral. A cet instant, on n’attend pas la validation des contrôles et des paperasses de la bureaucratie que vous installez jusqu’aux portes de la mort.

Dans ce cas, une fois de plus, ce sera un honneur de désobéir et d’être Insoumis. Ici, nous n’avons qu’un devoir, dire si oui ou non, ce texte permet d’affronter correctement la pandémie. Nous ne croyons qu’il ne diminue que nos libertés. Il faut donc le rejeter.

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FAIRE PEUR POUR GOUVERNER - MANIPULATION DE L'OPINION PUBLIQUE

17 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

La politique de la peur consiste, pour un gouvernement, à provoquer la peur au sein de sa population pour faciliter l'adoption de lois sécuritaires. En réduisant ainsi la liberté individuelle, il espère pouvoir assurer son maintien. Les citoyens, quant à eux, en échange d'une hypothétique sécurité sont conditionnés pour renoncer progressivement à leurs libertés.

QU'ON SE LE RENTRE BIEN DANS LA TETE POUR COMPRENDRE CE QUI SE PASSE
Faire peur pour gouverner
Manipulation de l'opinion publique
"Si l'on a pu considérer la "politique de la peur" comme l'une des caractéristique des dictatures, l'emploi de cette expression dans une démocratie sous-entend que les hommes politiques instrumentalisent des craintes avérées ou non de la population pour atteindre leurs objectifs. Il s'agit-là d'une forme de manipulation de l'opinion, de manière indirecte ou subliminale, qui réveille les pulsions les plus abjectes de la xénophobie et du racisme. Les discours alarmistes et anxiogènes ainsi que la désignation d'ennemis intérieurs servent alors à légitimer des mesures disproportionnées qui portent atteinte aux droits fondamentaux, dans le but de mieux contrôler la population.
La classe politique, impuissante devant l'oligarchie financière qui dirige l'économie mondiale, a besoin pour rester au pouvoir d'agiter le chiffon rouge de la peur pour détourner l'attention du peuple. Concentrée sur des "guerres perpétuelles", méfiante et divisée, l'opinion publique mondiale n'est plus tentée par la remise en cause du système politico-économique en place."
Alarme, citoyens !
Formez vos convictions !
La Toupie
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DIGNITE POUR LES UNS, le coeur brisé ET DESHONNEUR POUR LES AUTRES

17 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

Combien sont dans cet état de désolation? Combien ?
Les pompiers ont besoin de notre soutien
Témoignage d'une femme pompier.😢
⚠
Ce soir je pleure.... Je pleure mon pays... Je pleure la liberté... Je pleure l'avenir de mon enfant... Je pleure mon métier... Je pleure mes 24 ans de carrière... Je pleure ma passion... Je pleure....
POMPIER je sors de mon devoir de réserve pour crier ma détresse... Pompier: depuis l'âge de 7 ans je voulais le devenir... et pourtant en 1987 des femmes chez les pompiers il n'y en avait presque pas... On riait de moi quand je disais le métier que je voulais faire... Et pourtant...
Au prix de beaucoup de sacrifices, d'efforts, de préparation ,de doutes... 24 ans de carrière... 24 ans de bonheur à donner tout mon coeur dans mon métier... A risquer ma vie pour protéger celle des autres... dans un feu... au bord d'une route , sur l'autoroute, ou suspendue à une façade ou au fond d'un trou...
Je suis préparée depuis 24 ans à perdre ma vie pour celle d'un autre ... le matin lorsque je pars travailler, je ne pars jamais fâchée avec mon fils car je ne sais jamais si le soir je vais rentrer...
J'ai jamais hésité, jamais reculé jamais abandonné. Nettoyer des fesses souillées, parfois même préparer à manger, parler à des inconnus pour leur remonter le moral, réconforter un sans abri ou une femme battue, remettre des défunts dans leur lit après avoir tout tenté pour les faire revenir à la vie, partir sur des accidents sans savoir ce que je vais trouver dans le véhicule accidenté...
Et soudain après ces 24 ans à exercer, passionnée ce beau métier, est apparu ce virus inconnu ou presque... Et là les transports de suspicions covid se sont fait plus fréquents... Les masques sont venus à manquer... Si bien qu'on nous obligeait chaque matin de garde à les compter et à enfermer les boites sous clé... Et on s'est vu bricoler à la hâte des rideaux de plastique avec du scotch et des anneaux de classeurs pour tenter de nous protéger des contaminations éventuelles du covid pendant les transports de malades...
Lorsque nous avons eu besoin de plus de masques au début, on nous a fait comprendre que nous n'étions pas des soignants et que nous n'étions pas prioritaires sur les apports de masques... On nous a demandé d'économiser... Le jour où la prime covid a été attribuée aux soignants, on nous a dit que non, nous n'étions pas soignants, mais secouristes, et qu'à ce titre la prime ne nous serait pas attribuée... Nous avons malgré tout continué à accomplir notre mission première : protection des personnes...
Et aujourd'hui, comme aux soignants, on nous impose un vaccin que nous sommes un certain nombre à refuser, et que nous dit on ? Que le 15 septembre nous sommes mis a l'écart du service opérationnel, car nous risquons nous, non vaccinés de contaminer des personnes fragiles, qui elles, pour la plupart, sont vaccinées par choix...
Ce soir Je pleure mon metier... Je pleure ma liberté... Je pleure l'avenir que je vais laisser à mon fils... Je pleure ma future précarité, car quoi qu'il m'en coûte, comme l'a si bien dit notre cher président, je refuserai jusqu'au bout ce vaccin qui m'est imposé, non pas par obstination mais par l'intime conviction que je ne dois surtout pas le faire ...
JE ME BATTRAI JUSQU'AU BOUT POUR AVOIR LE CHOIX ET CONSERVER MA LIBERTÉ DE DISPOSER DE MON CORPS COMME JE L'ENTENDS...
Ce soir je pleure... La liberté qu'avait il y a encore peu de temps, chaque personne, de décider pour sa santé...
HIER HÉROS ACCLAMÉ - AUJOURD'HUI PARIA DE LA SOCIÉTÉ
Une pompier désespérée.
Moi
PS: j'ai le cœur brisé
💔
 

«quelque 3 000 suspensions»


«quelques dizaines de démissions à ce stade»

 

"la continuité des soins a été assurée "

 

VERAN 

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"CONVAINCRE ET NON CONTRAINDRE".
 
Marre d'entendre encore ce "gentil" conseil à ceux, bien portants; qui ont choisi de ne pas se faire inoculer, pour des raisons diverses et variées, les vaccins miraculeux.
Cette formule me ramène des années en arrière quand j'ai été licenciée, en tant que "chargée de mission" auprès du maire PCF, dans une commune du 93, passée de gauche à droite.
J'avais été priée de me "SOUMETTRE OU ME DEMETTRE". Je suis restée près d'un an sans rien faire, laissée de côté, ignorée totalement par les nouveaux élus. J'ai tenu bon, c'était dur à vivre, mais j'ai attendu le licenciement. Je n'allais pas partir de moi-même, leur offrir ce cadeau.
JE NE ME FERAI PAS VACCINER. ça me regarde ! Et je ne suis pas contre la vaccination.
"Docteur, j'ai lu que le vaccin Pfizer pouvait conduire à des tromboses"... - Oui c'est vrai.
"alors, je ne me ferai pas vacciner. J'ai eu un AVC, une embolie pulmonaire, je n'y tiens pas"
-Je vous comprends.
Un médecin intelligent, rassurant.
Alors, ce ne sont pas les politiques qui vont me convaincre.
Si on demande le passe de la honte, je ne sors pas ; d'ailleurs je n'en ai même plus envie.
Je reçois la famille, les petits-enfants. On s'embrasse, on s'enlace et tout va bien.
 
CHUT !
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SONDAGES OU TRIPATOUILLAGES

16 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

 

 

IPSOS / IFOP : un

tripatouillagenacceptable !

Au mois de juillet dernier, j’avais dénoncé la méthode de sondage utilisée par l’institut IFOP. Aujourd’hui, c’est l’institut IPSOS qui se livre au même exercice de tripatouillage pour faire disparaître les électeurs populaires des échantillons utilisés dans le calcul des intentions de vote.

A chaque fois, la méthode est la même : on demande aux personnes sondées d’indiquer, sur une note de 1 à 10, quelle est la certitude qu’ils aillent voter pour le premier tour de l’élection présidentielle. Puis on retire de l’échantillon toutes les personnes qui n’affirment par leur intention d’aller voter avec une certitude de 10/10.

Les problèmes d’une telle méthode sont multiples :

– D’abord, les instituts se gardent bien de publier le taux de participation qui correspond à un tel raisonnement. Pourtant, si l’on ne retient que les personnes se disant certaines d’aller voter (10/10 sur cette échelle), alors on obtient une estimation du taux de participation ridiculement basse. Pour le sondage IFOP publié au mois de juillet, cette participation est estimée à 49,7% selon la notice. Pour le sondage IPSOS du jour, cette estimation est de 53%. Cela représente un taux de participation de 25 à 30 points inférieur au premier tour de l’élection présidentielle de 2017. On comprend bien, dès lors, que l’information principale si l’on croit ces sondages devrait être le taux de participation estimée et non pas les intentions de vote qui y correspondent. Mais personne n’en parle !

– De plus, cette estimation de l’abstention est en contradiction avec les informations publiées par les mêmes sondeurs. Ainsi, dans le sondage IFOP publié en juillet, l’institut estime la participation à 49,7%. Mais dans la même enquête (la notice est consultable sur le site de la Commission des Sondages), il est indiqué que 95% des personnes interrogées indiquent qu’elles envisagent d’aller voter : 70% d’entre elles disent d’ailleurs que « c’est tout à fait certain », 23% que « c’est pratiquement certain » et 5% « qu’il y a de grandes chances ». C’est-à-dire que même si on ne retient que les 70% des 95% qui se disent « tout à fait certains » d’aller voter, on aurait une participation estimée à 66,5%, bien au-delà des 49,7% utilisés pour le calcul des intentions de vote.

– Troisièmement, cette méthode introduit un biais sociologique évident. Ainsi, le calcul effectué sur le blog Médiapart de Eliot Thibault sur un précédent sondage IPSOS donne des chiffres édifiants : en ne retenant que les personnes certaines d’aller voter (10/10), on retient 67% des plus de 65 ans mais seulement 40% des personnes âgées de 25 à 34 ans. Par contre si l’on ajoute aussi les personnes quasi-certaines d’aller voter (8/10 et 9/10), alors on obtient 88% des plus de 65 ans et 70% des personnes âgées de 25 à 34 ans. De même, seulement 57% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon en 2017 se disent certaines d’aller voter contre 66% des électeurs de Benoit Hamon. Par contre, si on retient également les « presque certains d’aller voter » (8/10 et 9/10), alors le chiffre monte à 85% chez les électeurs de Mélenchon et à 83% chez les électeurs de Benoit Hamon. Avec cette méthode, on confie donc aux classes supérieures et aux personnes âgées le choix des candidats qui feront des bons sondages. On retrouve là un parfum de vote censitaire.

– Enfin, cette méthode réduit de manière très importante la taille des échantillons. Ainsi, en ne retenant qu’une personne sur deux sur un échantillon de 925 personnes (celui de l’institut IPSOS du 3 septembre), on ne retient que 490 personnes pour calculer les intentions de vote. Pire encore, il faut retirer de cet échantillon les personnes se disant certaines d’aller voter mais n’exprimant pas d’intention de vote (entre 11 et 16% selon les hypothèses). On se retrouve donc à publier un sondage pour l’élection présidentielle en France calculé sur un échantillon d’environ 430 personnes, ce qui est ridiculement bas. Sur un tel échantillon, les marges d’erreur sont de quasiment 3 points pour un candidat dont le score est estimé à 10%.

Bien évidemment, il existe de nombreux autres axes de critique des sondages. Les fondements mathématiques des enquêtes d’opinion, les échantillons utilisés, les méthodes de redressement opaques sont autant de biais dans le calcul des intentions de vote. Mais cette nouvelle méthode introduit une manipulation évidente qui ne peut être tolérée. Elle a une influence considérable sur les intentions de vote affichées. A l’heure où vont se cristalliser les différentes propositions politiques en présence, son impact peut être énorme sur le déroulement de la campagne électorale à venir. C’est la raison pour laquelle nous avons écrit à la Commission des Sondages que nous rencontrerons dans quelques jours pour lui demander de réagir face à la multiplication de ces pratiques inacceptables.

Manuel BOMPARD 

Député européen FRANCE INSOUMISE

https://www.manuelbompard.fr/sondages-tout-depend-des-hypotheses-de-participation/

SONDAGES : TOUT DEPEND DES HYPOTHESES DE PARTICIPATION !

Ce mardi soir, nous avons été auditionnés par la Commission des Sondages avec mon camarade Raphael Qnouch, conseiller régional d’Ile-de-France. Ce matin, un sondage commandé par l’institut britannique Redfield & Wilton est sorti.

 

Si des choix de cet institut peuvent être contestés (plusieurs candidats de droite sont testés en même temps), les enseignements de ce sondage sont très intéressants. En effet, la méthode utilisée pour prendre en compte l’intention d’aller voter est expliquée en détail, au contraire de celles utilisées par certains instituts français.

Qu’en est-il ? Les personnes sondées doivent indiquer, sur une échelle de 1 à 5, leur intention d’aller voter. On retrouve la une méthode similaire à l’IPSOS ou l’IFOP même si ceux-ci utilisent une échelle plus détaillée de 1 à 10. Mais la différence principale arrive ensuite. En effet, l’institut britannique pondère les résultats : si vous dites que vous êtes sur d’aller voter à 5/5, votre intention de vote est prise avec un poids de 1. Si vous répondez 4/5, le poids est de 0,8. A 3/5, le poids est de 0,6. Et ainsi de suite.

Au contraire de la méthode de l’institut #IPSOS, les personnes « moins sures » d’aller voter ne sont donc pas totalement éliminées de l’échantillon. Il est seulement donné moins d’importance à leur réponse pour tenir compte de leur plus grande incertitude. Le résultat sur les intentions de vote est clair : il suffit de comparer le score du candidat #Melenchon entre les derniers sondages #IPSOS/#IFOP et ce sondage Redfield & Wilton. Nous avons donc raison quand nous disons que la méthode de ces instituts pénalise certains candidats.

J’espère donc que la Commission des Sondages et les instituts entendront nos propositions : le taux de participation donné par les hypothèses effectués doit être toujours publié; et différentes hypothèses doivent être présentées pour donner une vision détaillée de la situation. C’est là un enjeu de sincérité du débat démocratique !

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MEDECINS SUSPENDUS - "SAUVONS NOTRE MEDECIN" -

15 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

Covid-19 : un médecin vosgien non vacciné bientôt suspendu, ses patients se  mobilisent

"Je ne quitte pas mon cabinet. On m'oblige à le quitter. Je ne suis pas une irresponsable, une inconsciente. Je serai tout à fait d'accord pour me faire vacciner avec un vaccin classique, pas une injection expérimentale. Et autre raison pour laquelle je ne veux pas me faire vacciner, c'est parce que lorsque j'ai reçu la lettre de l'ARS qui me menace de six mois d'emprisonnement, d'intérêt général et d'amende si je n'obéis pas, à ce jour-là, j'ai décidé de ne pas me soumettre" a-t-elle expliqué sur RMC

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Un capitalisme de surveillance avec l'industrie numérique (LE MONDE DIPLOMATIQUE)

15 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

ARTICLE TRES INTERESSANT... PRENDRE LE TEMPS DE LE LIRE...

IL EST LONG ET TRES EXPLICITE SUR LE NUMERIQUE ET SES DANGERS

Un capitalisme de surveillance

L’industrie numérique prospère grâce à un principe presque enfantin : extraire les données personnelles et vendre aux annonceurs des prédictions sur le comportement des utilisateurs. Mais, pour que les profits croissent, le pronostic doit se changer en certitude. Pour cela, il ne suffit plus de prévoir : il s’agit désormais de modifier à grande échelle les conduites humaines.

Cette journée de juillet 2016 fut particulièrement éprouvante pour David. Il avait passé de longues heures à auditionner les témoins de litiges assurantiels dans un tribunal poussiéreux du New Jersey où, la veille, une coupure d’électricité avait eu raison du système d’air conditionné. Enfin chez lui, il s’immergea dans l’air frais comme on plonge dans l’océan. Pour la première fois depuis le matin, il respira profondément, se servit un apéritif et monta à l’étage afin de s’accorder une longue douche. La sonnette retentit au moment même où l’eau commençait à ruisseler sur ses muscles endoloris. Il enfila un tee-shirt et un short, puis dévala les escaliers. En ouvrant la porte, il se retrouva nez à nez avec deux adolescents qui agitaient leurs téléphones portables sous son nez.

— Hé ! vous avez un Pokémon dans votre jardin. Il est pour nous ! On peut aller l’attraper ?

— Un quoi ?

Ce soir-là, David fut dérangé encore quatre fois par des inconnus impatients d’accéder à son jardin et furieux de se voir congédiés. Ils poussaient des cris et scrutaient sa maison à travers l’écran de leur smartphone, à la recherche des fameuses créatures de « réalité augmentée ». Vue à travers leurs appareils, cette portion du monde laissait paraître leurs Pokémon, mais aux dépens de tout le reste. Le jeu s’était emparé de la maison et du monde alentour. Il s’agissait là d’une nouvelle invention commerciale : une déclaration d’expropriation qui transforme la réalité en une étendue d’espaces vides prêts à être exploités au profit d’autres. « Combien de temps cela va-t-il durer ?, se demandait David. De quel droit ? Qui dois-je appeler pour que cela cesse ? »

Ni lui ni les joueurs pendus à sa sonnette ne soupçonnaient qu’ils avaient été réunis ce soir-là par une logique audacieuse et sans précédent : le capitalisme de surveillance...

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Cet extrait m'a amenée à m'interroger sur cette folie des Pokémons à une époque. Cette  intrusion chez les gens sans autorisation, avec un certain culot...

Pas de quoi rire en fait ...

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COVID 19 ; Urgence sanitaire, réponse sécuritaire (LE MONDE DIPLOMATIQUE)

15 Septembre 2021 , Rédigé par michelle

Covid-19 : après la crise… les crises

Urgence sanitaire, réponse sécuritaire

À défaut de pouvoir soigner le Covid-19, les pouvoirs publics de nombreux pays ont décidé de confiner la population au prétexte de la protéger. Mais, de la protection à la surveillance, il n’y a qu’un pas, que franchissent volontiers les partisans du contrôle numérique des foules. Une aubaine pour l’industrie du secteur et le complexe techno-sécuritaire.

En Australie-Occidentale, le gouverneur a désormais autorité pour imposer des bracelets électroniques aux personnes potentiellement infectées par le coronavirus et placées à l’isolement. En Chine, la température corporelle des livreurs de plats cuisinés apparaît en même temps que leur géolocalisation sur le smartphone des destinataires, lesquels sont également suivis à la trace pour évaluer leur risque de contagiosité et en déduire un code de couleurs qui conditionne l’accès aux lieux de travail, aux transports ou aux zones résidentielles. Les agents de la police chinoise disposent également de lunettes de réalité augmentée. Reliées à des caméras thermiques placées sur leurs casques, elles permettent de repérer dans la foule les personnes fiévreuses. Au travers d’une application installée sur leur portable, les résidents polonais placés en quarantaine doivent s’authentifier auprès de la police en envoyant régulièrement un autoportrait numérique (selfie) pris dans leur intérieur. Quant à la Nouvelle-Zélande, la police y a lancé une plate-forme numérique de délation, invitant les citoyens à signaler les entorses aux mesures de confinement dont ils seraient témoins.

À première vue, il y a là comme un paradoxe : la principale réponse des États à une crise sanitaire est sécuritaire. Incapables pour le moment d’opposer un traitement au virus, mal pourvus en lits de réanimation, en tests de dépistage et en masques de protection, c’est leur propre population que les gouvernements érigent en menace — pour les protéger d’elles-mêmes. Mais le paradoxe n’est qu’apparent. Car, à travers les siècles, les épidémies marquent des épisodes privilégiés dans la transformation et l’amplification du pouvoir d’État et la généralisation de nouvelles pratiques policières comme le fichage des populations.

Dans nos imaginaires, la gestion sécuritaire de la santé publique fait pourtant figure d’archaïsme. Le développement de la médecine laissait en effet augurer d’un recul continu des grandes épidémies et des désordres politiques qui leur étaient associés. C’était sans compter le rôle joué par le capitalisme — à travers la destruction des habitats, l’agriculture industrielle ou l’accélération toujours plus poussée des flux internationaux — dans la diffusion d’agents pathogènes (1). Soucieux de contrer la résurgence du risque épidémique observée depuis les années 1990, des acteurs comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ou la fondation du milliardaire Bill Gates ont misé sur les algorithmes et le big data (2). L’analyse des données de masse recelait la promesse d’une détection plus précoce des maladies qui aurait permis aux autorités d’anticiper leur réponse et de prévenir les crises (3).

L’éternelle justification des despotes : « C’est pour votre bien »

Hélas, ces technologies n’ont été d’aucun secours pour prévenir la catastrophe pandémique du Covid-19. Dépassés par la crise, les États en sont donc réduits à imposer des restrictions de liberté draconiennes vieilles de plusieurs siècles, à l’image des mesures de confinement et autres quarantaines dont l’historien et démographe Patrice Bourdelais rappelle qu’elles « furent au XIXe siècle synonymes de régimes totalitaires. L’Angleterre libérale proposa alors un nouveau régime de protection, fondé sur l’examen médical à l’arrivée des bateaux, l’hospitalisation des malades dans des hôpitaux dédiés et le suivi pendant quelques semaines des passagers qui paraissaient bien portants. C’est à cette époque que la responsabilité individuelle du malade qui fréquentait des lieux ou des transports publics fut engagée ; elle pouvait le conduire à devoir payer une amende ou à effectuer quelques jours de prison (4) ».

Les noces de la santé publique et de la raison d’État ne datent pas d’hier. Mais, à l’ère de la mondialisation, les atteintes à la liberté de mouvement ne s’appliquent plus seulement à l’échelle de villes, de régions ou le long des routes commerciales, mais à la planète entière. Pris de court, les dirigeants se livrent à une surenchère technologique et sécuritaire, reprenant à leur compte les stratégies expérimentées par les autorités chinoises dès le mois de février. Qu’il s’agisse de modéliser la propagation de l’épidémie et les déplacements de la population, de localiser des individus ou de retracer leurs interactions sociales pour détecter de nouvelles contagions, les États et leurs partenaires privés légitiment des dispositifs jusqu’ici réservés au contrôle social et à l’identification des déviants. Comme le résume Mme Chen Weiyu, une jeune habitante de Shanghaï, avant le coronavirus « la surveillance était déjà partout » ; l’épidémie n’a fait que la rendre « plus prégnante encore » (5).

Si tant est que cet état d’exception soit un jour levé, les historiens de la période actuelle s’étonneront peut-être que les gouvernements aient songé à contraindre, ou à encourager dans le cas de la France, l’ensemble des populations à porter l’équivalent du bracelet électronique, au travers des smartphones et d’une application de traçage (backtracking) conservant l’historique des contacts physiques de chaque individu. La sophistication totalitaire d’un tel procédé aurait fait pâlir d’envie les régimes les plus paranoïaques du XXe siècle ; aucun n’avait d’ailleurs jamais osé l’imposer. L’argument des dirigeants actuels évoque l’éternelle justification des despotes : « C’est pour votre bien. » Pourtant, l’efficacité réelle de ces mesures visant à prévenir les utilisateurs de risques d’infection et à retracer les chaînes de contamination n’est nullement certaine, surtout si elles ne sont qu’optionnelles. Au vu des études relatives à ces projets, des gouvernements seront tentés de les rendre obligatoires et d’identifier des individus à risque afin de les placer en quarantaine (6). En outre, comme l’a fait observer Susan Erikson, professeure en sciences de la santé à Vancouver, « le risque existe que l’approche technologique conduise à se détourner de stratégies plus fondamentales et plus essentielles dans la gestion des crises sanitaires (7) ». Selon elle, ce « solutionnisme technologique » fit perdre un temps précieux lors de l’épidémie du virus Ebola qui frappa l’Afrique de l’Ouest en 2014 (8).

Cette course frénétique aux données représente en revanche une aubaine pour les grandes multinationales du numérique. Fin mars, aux États-Unis, l’administration Trump entamait des pourparlers avec Google, Facebook et plusieurs de leurs concurrents afin de mobiliser dans la lutte contre le virus leurs vastes stocks de données.

Exposés depuis plusieurs années à un feu roulant de critiques, les fers de lance du capitalisme de surveillance trouvent dans la crise l’occasion de légitimer leurs modèles économiques toxiques tout en se repositionnant comme les partenaires naturels des États dans la gestion de la santé publique. Google et Apple, qui gèrent les systèmes d’exploitation de la quasi-totalité des smartphones en circulation, ont par exemple annoncé qu’ils travailleraient avec les autorités pour mettre au point les solutions de traçage.

Une publicité à grand spectacle pour les outils d’analyse des opérateurs télécoms

Cet épisode leur fournit également l’occasion de sceller de nouveaux partenariats avec les institutions sanitaires dans le but de développer des outils de traitement de données de masse et de piloter au mieux l’affectation des ressources hospitalières, réduites comme peau de chagrin à force de coupes budgétaires. Le phénomène est désormais amplement documenté : à travers l’évasion fiscale, le big data contribue à l’affaiblissement des services publics et se nourrit de l’austérité. Le 28 mars, le National Health Service (NHS) britannique annonçait le lancement d’un consortium réunissant Google, Amazon et Microsoft. L’ensemble sera chapeauté par Palantir, une entreprise californienne spécialisée dans l’analyse de données et connue pour ses liens avec la Central Intelligence Agency (CIA) ou encore sa collaboration avec les services de l’immigration américains dans la répression des sans-papiers. En dépit du soudain retour en grâce de l’État et des promesses de financement des systèmes de santé, la pandémie pourrait approfondir les logiques gestionnaires et la sous-traitance d’activités de première importance aux industries numériques.

Les grands opérateurs télécoms tirent également leur part du gâteau. Outre les forfaits vendus à prix d’or aux clients des zones mal desservies, l’urgence sanitaire offre une publicité à grand spectacle à leurs outils d’analyse des données de géolocalisation des téléphones portables — des outils à la légalité douteuse qu’ils tentent depuis des années de commercialiser auprès des collectivités locales dans le cadre de projets de « villes intelligentes ». Dès le début de l’épidémie, les opérateurs publiaient des mesures agrégées permettant de représenter les déplacements de la population, notamment des Parisiens vers leurs résidences secondaires. En France, les autorités et les médias ont utilisé ces statistiques pour dénoncer le non-respect du confinement dans le domicile principal et pointer du doigt les brebis galeuses qui ne respecteraient pas leur assignation à résidence. Accompagnées d’images de gares bondées, elles ont également participé à légitimer un déploiement inédit de forces policières, assorti de centaines de milliers de verbalisations, de nombreux cas de violences et d’un recours assumé aux nouvelles technologies de contrôle. Ainsi, l’usage des drones, en vogue depuis quelques années pour la surveillance des manifestations mais resté jusqu’ici relativement limité, se généralise à la faveur de la crise dans un flou juridique total. Pilotés à distance et équipés de haut-parleurs ou de caméras, souvent loués au prix fort à des sociétés privées, ces aéronefs vrombissants diffusent des messages préventifs ou surveillent les rues et les espaces naturels, permettant ensuite aux patrouilles au sol d’appréhender les badauds en état d’infraction. Le ministère de l’intérieur a profité de la situation pour lancer en avril un appel d’offres portant sur 650 appareils (9).

La police peut également compter sur une myriade d’entreprises spécialisées dans le marché florissant du contrôle sécuritaire des « villes intelligentes » (10). En France, la start-up Two-i propose aux forces de l’ordre de tester gratuitement ses algorithmes destinés à l’analyse en temps réel des gigantesques flux de données issus des parcs de vidéosurveillance. Il s’agit notamment de détecter les infractions aux règles de distanciation sociale : « Notre technologie est en capacité de repérer les attroupements, ce qui permet ensuite aux forces de l’ordre de faire de la prévention », explique son cofondateur Guillaume Cazenave, qui laisse aux policiers le soin de franchir le pas qui sépare la prévention de la répression (11).

Le tableau de cette atteinte aux libertés publiques assistée par ordinateur serait incomplet sans une technologie qui, il y a quelques mois encore, symbolisait la société de surveillance chinoise : la reconnaissance faciale. Au début de l’épidémie, le secrétaire d’État au numérique, M. Cédric O, grand promoteur de cet outil, estimait qu’il était de nature à « apporter un certain nombre de bénéfices, à la fois dans l’ordre public mais également dans la gestion de maladies (12) ». À Moscou, où cent mille caméras de vidéosurveillance scrutent en permanence l’espace public, elle est utilisée pour repérer les personnes qui enfreignent leur obligation de quarantaine. Quant à la police aux frontières new-yorkaise, elle juge qu’un contexte d’épidémie justifie pleinement le recours à cette solution « sans contact » et donc plus « hygiénique » que les passeports traditionnels pour identifier les voyageurs. L’affaire est entendue : la prolifération de la surveillance biométrique se nourrira désormais de considérations sanitaires.

Il est aisé d’imaginer qu’une telle infrastructure soit reconvertie à des fins moins avouables

Et puisque « nous sommes en guerre », pour reprendre les mots du président Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 16 mars, ne tombe-t-il pas sous le sens de mobiliser les ressources de l’antiterrorisme contre le coronavirus ? Dès le 14 mars, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou autorisait les services de renseignement intérieur à utiliser un dispositif jusque-là clandestin de lutte contre les attentats-suicides dans le but de contrer l’épidémie. « Jusqu’à présent, s’est-il justifié, j’ai évité d’utiliser ces mesures contre la population civile, mais nous n’avons plus le choix (13). » L’entreprise NSO Group, spécialisée dans le cyberespionnage et impliquée dans plusieurs scandales d’espionnage de militants des droits humains et de journalistes (14), fournit ses outils pour analyser les métadonnées et les correspondances captées sur les réseaux télécoms. En croisant toutes ces informations, NSO attribue à chaque personne un « score de contagiosité » allant de 1 à 10. Une douzaine d’autres pays testeraient également ce système. Il est aisé d’imaginer comment, la crise sanitaire s’estompant, une telle infrastructure serait reconvertie à des fins moins avouables de surveillance politique. Crise après crise, à l’ombre de la raison d’État et des partenariats public-privé, la société sécuritaire prospère et installe de nouvelles entraves aux tentatives de transformation sociale.

Félix Tréguer

Chercheur, membre de La Quadrature du Net, auteur de L’Utopie déchue. Une contre-histoire d’Internet, XVe-XXIe siècle, Fayard, Paris, 2019.
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