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Dédicace au poète et politique, Aimé Césaire

19 Février 2022 , Rédigé par michelle

Je faisais une recherche et je suis "tombée" sur cette magnifique poésie. Je vous en fais profiter

Birago Diop est un écrivain et poète, connu notamment pour ses rapports avec la Négritude, et la mise par écrit de contes traditionnels de la littérature ...

Nicole Cage-Florentiny, Poétesse (Martinique)

Birago Diop est un écrivain et poète, connu notamment pour ses rapports avec la Négritude, et la mise par écrit de contes traditionnels de la littérature ...

Birago ô mon frère Mon frère de par-delà le temps J’implore ta parole au secours de mon âme Aujourd’hui j’ai besoin de m’arc-bouter à cette parole-là Besoin de me dire encore et encore Avec toi Que les morts ne sont pas morts Il est parti le Père le Maître le Griot l’Ancêtre Il est parti au point du jour Et ce jour-là le soleil a oublié de se lever Il est parti Dans la virgule qui sépare la nuit du jour Et la nuit depuis ne nous quitte pas Il est parti Sans savoir que quelque part Sur la même terre que lui Une enfant se mourait d’amour Sans oser se l’avouer Ô Birago il est parti Et mon amour désormais inutile Tourne en lui-même En quête de son centre Que ne lui ai-je pas dit Quand il en était temps Depuis l’adolescence Ses mots ont accompagné chacun de mes jours Et répandu en mon corps La fulgurance de la lumière La chatoyance de l’espérance Que ne lui ai-je pas dit La violence du Rebelle A semé en mon âme Les graines de la révolte Le feu du questionnement L’exigence de la verticalité Que ne lui ai-je pas dit Quand il en était temps A quel point, par la seule vertu de son chant Les mots, dans l’alcôve de mon cœur Fourbissaient leurs Armes miraculeuses Pour jaillir de moi en pépites tremblantes Offertes à mes gens A quel point, en vertu de sa foi J’ai rêvé un peuple rendu à lui-même Hors des jours étrangers Ô Birago ma parole est vaine Comme vaines mes larmes Mon amour inutile tourne en lui-même En quête de son Nord Boussole brisée Lumières du Phare éteintes Nos barques en perdition Sillonnent l’Atlantique de l’errance Combien de soleils encore Combien de lunes encore Et combien d’aubes fraîches De petits matins Et combien de Tempêtes Avant qu’enfin Par-delà le vent et le chagrin Et la lente ascension en chemin de croix 6 Avant qu’enfin Ne parvienne à nos cœurs Le souffle de l’Ancêtre arrivé à bon port ? Peut-être, peut-être dois-je seulement me taire Taire la litanie des larmes et des pourquoi Pour percevoir enfin Dans l’ourlet du jour La voix inaltérable de l’Ancêtre Juste me taire Ecouter plus souvent les choses que les êtres La voix du feu Celle de l’eau Pour accoster enfin aux rivages de la sérénité Ô Birago, ne lâche pas ma main Jusqu’à ce qu’elle retrouve La chaleur de la main de l’Ancêtre !

Aimé Césaire, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe et mort le 17 avril 2008 à Fort-de-France, est un écrivain et homme politique français, à la fois poète, dramaturge, essayiste et biographe.

Aimé David Césaire est né le 26 juin 1913 dans l'Habitation Eyma. Il faisait partie d'une famille de sept enfants.

Homme de lettres français, Aimé Césaire est l'inventeur de la négritude, un concept prônant l'identité noire et sa culture. Également engagé en politique, il est l'auteur d'un "Discours sur le colonialisme".

Il veut lutter contre la tentative d'assimilation culturelle de la France et promouvoir la culture africaine victime du racisme engendré par le colonialisme. Sa vision est celle d'un humaniste actif et concret qui défend tous les opprimés de la Terre : "Je suis de la race de ceux qu'on opprime".

 

 

Aimé Césaire (1913-2008) est un écrivain et homme politique français de la Martinique. Après l’obtention de son baccalauréat à Fort-de-France, il intègre le lycée Louis-le-Grand où il effectue une classe préparatoire littéraire avant de rejoindre l'École Normale Supérieure. Il se lie d’amitié avec Léon Gontran Damas et Léopold Sendar Senghor, entre autres, aux côtés de qui il fera émerger le mouvement de la Négritude dans les pages du journal L’Etudiant Noir, revue qu’il a participé à créer en 1935 avec des étudiants antillais, guyanais et africains, conscients de l’aliénation culturelles des sociétés coloniales.


En 1939, il rentre en Martinique et rédige son célèbre Cahier de retour au pays natal, qu’André Breton aidera à faire connaître par sa préface. Alors que la Martinique est sous le joug de l’Etat Français, il publie avec sa femme Suzanne Roussi-Césaire, René Ménil et quelques autres la revue Tropiques, que le régime finira par interdire en 1943. Quelques années plus tard, il se lance dans la politique et devient maire et député de Fort-de-France en 1945, postes qu’il occupera respectivement jusqu’en 2001 et 1993. Sa carrière politique est marquée par de grandes luttes à l'échelle nationale comme pour la départementalisation des colonies ou encore sa dénonciation des positions du PCF en 1956. Il fonde le Parti Progressiste Martiniquais en 1958 qui revendique l’autonomie de la Martinique et s’engage dans la valorisation de la culture en Martinique et la modernisation de l’île. Grande figure de la pensée anticoloniale, son influence politique est mondiale. Il est également un poète qui continue de marquer les générations.


A sa mort à l’âge de 94 ans en Martinique des obsèques nationales à Fort-de-France sont organisées, en présence du Président de la République. Une plaque l’honore au Panthéon depuis 2011.  

 

Principales œuvres
● Cahier d'un retour au pays natal (1939)
● Discours sur le colonialisme (1950)
● Cadastre (1961)
● La tragédie du Roi Christophe (1963)
● Une saison au Congo (1966, théâtre)
● Moi, laminaire (1982, poésie)
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